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La stratégie de Gabriel Attal séduit la « base d’alliés » de Michel Barnier

Certains élus regrettent l’inflexibilité de Gabriel Attal, président du groupe Ensemble pour la République, et décrivent un « fonctionnement de clan », un président « difficile à rencontrer » et « concentré sur autre chose ».

Publié le 28/11/2024 08:16

Mis à jour le 28/11/2024 11:10

Temps de lecture : 4min

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Gabriel Attal, ancien Premier ministre, député et président du groupe Ensemble pour la République (EPR), lors de la séance des questions du gouvernement à l’Assemblée nationale à Paris, , le 26 novembre 2024. (TELMO PINTO / NURPHOTO)

Gabriel Attal et son groupe de députés Ensemble pour la République ont finalement apporté leur soutien au budget de la Sécurité sociale, mercredi 27 novembre 2024, après quelques jours de suspense. L’ancien Premier ministre avait maintenu la pression sur le gouvernement de Michel Barnier en insistant sur la nécessité de ne pas augmenter les cotisations patronales sur les bas salaires.

Un but pour lequel Gabriel Attal a mené une véritable ‘bras de fer» avec Michel Barnier, Premier ministre que les macronistes sont pourtant censés soutenir. A la tête des 94 députés de son groupe à l’Assemblée nationale, Gabriel Attal a voulu sauver un des héritages du macronisme : «relancer l’économie et l’embauche reste l’une des seules choses que nous avons réussi à faire», assure un membre du groupe.

Tandis qu’un député de droite dénonce une logique «des élus purs et durs de l’EPR, qui ne comprennent pas qu’ils n’ont plus la majorité »un élu d’Horizons estime que l’objectif de Gabriel Attal «ne méritait pas de saper le gouvernement« . Un gouvernement déjà en difficulté alors qu’à gauche et à l’extrême droite, la menace d’une motion de censure se fait grandissante. Matignon refuse officiellement de commenter l’insistance de Gabriel Attal, mais un proche de Michel Barnier tacle : «Attal a voulu jouer au carlin et s’est retiré, alors qu’il était en train de s’imposer comme homme d’Etat, cette histoire l’a blessé», regrette-t-il.

Depuis la dissolution de l’Assemblée nationale annoncée par le président de la République en juin 2024, l’ancien Premier ministre cherche en effet à s’imposer. Il a instauré un fonctionnement plus collégial, plus de débats entre élus et de votes internes. C’est quelqu’un de « très collectif, C’est drôle que ce ne soit pas l’image qu’il donne. commente un de ses proches. Mais d’autres membres du groupe macroniste décrivent un « fonctionnement du clan »un président « difficile à rencontrer » et « concentré sur autre chose ». Son groupe de députés n’est pas toujours là pour voter, notamment lors de l’examen du projet de loi EPR sur la justice des mineurs, thème cher à l’ancien ministre de l’Éducation qu’il a souhaité mettre à l’ordre du jour. Le texte a été détricoté au sein de la Commission faute de participants sur les bancs du « socle commun ».

Déjà président de son groupe à l’Assemblée nationale, prendre la tête du parti Renaissance en tant que secrétaire général apparaît désormais comme son nouveau défi. Seul en lice après un accord avec Élisabeth Borne, il sera officiellement désigné le 7 décembre, à l’issue d’un vote qui a réuni les deux tiers des adhérents. Son ambition est de « se renouveler sans se renier » et fais de la fête une seule “laboratoire d’idées”explique l’entourage de Gabriel Attal. Difficile de ne pas y voir la marque d’une ambition présidentielle.

Or, dans le clan Attal, on refuse de parler de 2027 »,c’est trop loin« . Certains membres du parti s’interrogent également : «La marche jusqu’à l’Élysée ne serait-elle pas trop haute ?” “Ce n’est pas parce que nous avons un talent fou que nous sommes très bons politiquement.», considèrent certains élus. Une ambition qui laisse certains sceptiques, alors que les partisans d’Élisabeth Borne estiment que l’ancien Premier ministre devrait au moins lâcher la présidence du groupe : «Vous ne pouvez pas bien exécuter les deux fonctions en même temps.», estime l’un d’eux. A entendre les attalistes, cela ne semble pas d’actualité, mais “il ne s’accrochera pas au groupe si la majorité des députés EPR le demande” .

 
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