(Ottawa) Trois associations représentant les aînés du Québec ont demandé mercredi au gouvernement Trudeau d’augmenter son aide unique de 250 $ aux retraités. La mesure réservée pour l’instant aux travailleurs ne fait pas l’unanimité au sein du caucus libéral.
«Il faut maintenir et accroître la pression car cette omission est inacceptable», a déclaré le président de l’Association québécoise pour la défense des droits des personnes retraitées et préretraitées (AQDR), Pierre Lynch, en point de presse.
Le Bloc Québécois a réuni mercredi des représentants de l’AQDR, de l’Association des retraités de l’éducation et des autres services publics du Québec (AREQ/CSQ) et de l’Association québécoise des retraités des secteurs public et parapublic (AQRP).
«Notre exclusion dans sa mesure actuelle démontre une grande incohérence dans les politiques gouvernementales de soutien», a dénoncé la présidente de l’AREQ/CSQ, Micheline Germain. « Offrir une aide financière uniquement aux travailleurs actuels crée une disparité entre les générations. »
« Contrairement aux employés qui ont souvent bénéficié de hausses de revenus et de mesures ponctuelles, les aînés avec leur revenu fixe subissent de plein fouet la hausse du coût de la vie », a fait valoir la présidente de l’AQRP de l’Outaouais, Diane Dupéré.
Le premier ministre Justin Trudeau a annoncé la semaine dernière deux mesures pour aider les gens à faire face à la hausse du coût de la vie. Premièrement, il souhaite accorder un congé de deux mois à compter du 14 décembre de la taxe sur les produits et services (TPS) sur une foule de produits utiles à l’approche des fêtes de fin d’année. Puis, au printemps, le gouvernement versera un montant de 250 $ aux personnes ayant travaillé en 2023 et dont le salaire net est inférieur à 150 000 $, ce qui exclut les retraités.
Le Bloc Québécois propose que ce seuil de 150 000 $ soit abaissé afin que les retraités puissent y avoir droit. «Si les aînés sont inclus, nous pourrons voter en faveur», a déclaré la députée Andréanne Larouche.
Le Nouveau Parti démocratique (NPD) réclame également l’ajout des retraités ainsi que des personnes handicapées et des personnes incapables de travailler en 2023, sans quoi il n’appuiera pas le projet de loi. Son chef, Jagmeet Singh, a suggéré mardi de diviser le projet de loi en deux pour adopter rapidement le congé de la TPS et élargir par la suite les segments de la population qui auront droit au chèque de 250 dollars.
La colère des retraités s’est fait entendre dans les bureaux de circonscription des députés libéraux. « J’entends des personnes âgées, j’entends aussi des personnes qui ont des problèmes de mobilité, des personnes handicapées », a admis le député d’Ottawa-Sud, David McGuinty, à son arrivée à la réunion du caucus.
“Pour moi, tout est négociable”, a-t-il ajouté.
«J’ai plusieurs questions concernant cette mesure», a déclaré la députée du Pontiac Sophie Chatel.
Le député de Thunder Bay—Rainy River en Ontario, Marcus Powlowski, estime que le gouvernement devrait l’étendre aux retraités « si ses finances le permettent ».
«Ce sont des questions importantes et légitimes», a reconnu le ministre des Services publics et de l’Approvisionnement, Jean-Yves Duclos, également lieutenant politique de Justin Trudeau au Québec. « Les partis d’opposition doivent être consultés ou donner leur consentement, car sinon nous ne pouvons pas aider les Québécois et les autres Canadiens en termes d’abordabilité. »
La leader du gouvernement à la Chambre, Karina Gould, a évité de commenter les intentions du gouvernement et les négociations avec les partis d’opposition, invitant tous les députés à appuyer le projet de loi libéral qui n’a toujours pas été déposé à la Chambre des communes.
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