“Cet accord sera la goutte d’eau qui fera exploser la colère des électeurs français si le chef de l’Etat ne prend pas des mesures fortes avec le soutien des députés français”, a prévenu l’éleveur occitan devant l’Assemblée.
Jérôme Bayle tire la sonnette d’alarme. Figure de proue de la mobilisation agricole l’hiver dernier, l’éleveur occitan invité mardi à l’Assemblée nationale, a appelé les députés à voter contre le traité de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur, qui menace le “survie” d’un monde agricole “partage”. “Cet accord sera la goutte d’eau qui fera exploser la colère des électeurs français si le chef de l’Etat ne prend pas des mesures fortes avec le soutien des députés français”a déclaré M. Bayle, invité par deux députés quelques heures avant un débat suivi d’un vote dans l’hémicycle. Sous les ors et les fedoras du Palais Bourbon, celui qui accompagnait Gabriel Attal en janvier parmi les tracteurs et les bottes de paille de l’emblématique barrage de l’A64, a décrit la négociation d’un accord entre l’UE et les pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay). ) comme ligne rouge ultime pour les agriculteurs.
“C’est notre survie qui est en jeu”a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse, après s’être entretenu avec la députée Écologiste-Nupes Marie Pochon et le député Horizons Loïc Kervran. La casquette vissée sur la tête, cet éleveur syndiqué a regretté la surenchère entre le syndicat majoritaire FNSEA/JA et la Coordination rurale, qui se livrent une concurrence acharnée dans la rue et par voie de déclarations intermédiaires, avant leurs élections professionnelles début 2025. “Aujourd’hui, tout le monde montre ses muscles”dit l’éleveur occitan. “Au désespoir, il y a des gens qui veulent récupérer les mouvements, et le monde agricole se divise au lieu de s’unir”il a ajouté. M. Bayle a appelé les dirigeants politiques à dialoguer avec « petits agriculteurs »un groupe auquel il revendique appartenir, et dont la voix n’est pas suffisamment portée par les syndicats “en campagne politique”a-t-il estimé. « Il faut recréer un dialogue entre politiques et agriculteurs et surtout avec la base »a-t-il lancé, insistant sur la responsabilité des députés de répondre aux attentes du secteur, en simplifiant avant tout “l’usine à gaz” démarches administratives.
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