Les procureurs demandent une peine maximale de 14 ans pour un homme de 62 ans coupable de voies de fait graves pour avoir lancé un haltère en fonte de 25 livres depuis un deuxième étage directement sur la tête d’un individu debout près du trottoir.
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Michel Patry a reconnu en juillet dernier avoir lancé l’objet lourd qui a brisé le crâne de Guillaume Morin le 27 septembre 2023, sur la rue des Chênes Ouest, à Québec.
Le plus terrible dans cette histoire, c’est que la victime n’avait jamais parlé ni même vu son agresseur. C’est un de ses amis, qu’il accompagnait à l’époque, qui a eu un conflit avec Patry.
En passant devant l’appartement de l’homme, qui se trouvait sur son balcon, les invectives ont volé de part et d’autre. Ensuite, Michel Patry aurait invité l’ami de Guillaume Morin à monter « s’il était un homme ».
Hugues Gingras-Jobin est alors entré dans l’immeuble. Michel Patry n’a jamais ouvert la porte, mais lorsqu’il est revenu dehors, il a retrouvé son meilleur ami avec le crâne fracassé.
« Cela me vient toujours à l’esprit de le voir allongé par terre, avec ça dans le front. J’entends juste son murmure», a confié avec émotion l’homme lors d’observations sur la peine qui sera infligée à Patry lundi.
Pénalité maximale
Si c’est M. Gingras-Jobin qui a témoigné, c’est parce que Guillaume Morin est décédé dans les jours qui ont suivi l’attaque.
Le procureur chargé de l’affaire a déclaré qu’il avait été retrouvé sur le sol près de son lit d’hôpital 10 minutes après avoir été transféré de la salle de traumatologie à une autre chambre. Une chute avait rouvert sa blessure et provoqué des complications ayant conduit à sa mort.
Extrait de la nécrologie de Guillaume Morin
« Je ne prétends pas que M. Patry a causé la mort, mais à mon avis, nous sommes à cheval sur la frontière entre les voies de fait graves et l’homicide involontaire. M. Morin n’aurait jamais été à l’hôpital s’il n’avait pas reçu un haltère en fonte sur la tête», a insisté M.e Valérie Bélizaire-Joseph.
Le ministère public exige également une peine maximale de 14 ans de prison contre l’agresseur. Ce dernier a déjà été condamné à 17 ans de prison en 1988 pour homicide involontaire sur un autre inconnu.
“Monsieur a un passé qui a été garant de l’avenir ce qui fait que nous nous trouvons aujourd’hui devant vous”, a plaidé la procureure, soulignant l’importance pour elle de rappeler que “les gens sont responsables de leurs choix et de leur conduite”.
5 à 8 ans en défense
En défense, Me Benoît Labrecque a suggéré une peine pénitentiaire de cinq à huit ans.
« Ce que veut faire mon collègue, c’est condamner M. Patry pour un événement très tragique et triste, mais qui n’est pas la responsabilité de mon client. Ce n’est pas M. Patry qui a causé la mort de la victime, il n’est pas accusé d’homicide involontaire», a insisté l’avocat de la défense.
«Il ne faut pas faire payer à monsieur plus que ce qu’il a fait», a ajouté Me Labrecque.
L’accusé de 62 ans a également pris la parole, demandant la clémence du juge Pierre L. Rousseau en raison du climat de détention difficile.
« C’est du rock and roll, c’est violent. J’ai subi des violences, reçu des coups de pied au visage”, a raconté le lanceur de poids. “C’est l’enfer, je ne l’entends plus.”
Le juge Rousseau doit rendre sa décision en février prochain.
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