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Le plastique à usage unique reste omniprésent dans le monde

Si les sacs plastiques à usage unique sont interdits en depuis 2016, des sacs réutilisables (en plastique un peu plus épais), biosourcés ou compostables sont toujours distribués.

AFP

Les négociateurs espèrent parvenir à un premier traité mondial contre la pollution plastique en 2024, mais dans cinq pays très différents, le plastique à usage unique reste extrêmement populaire en tant que choix bon marché et pratique, illustrant les défis à venir.

Thaïlande

Dans une rue de Bangkok bordée de vendeurs ambulants, les clients font la queue pour les célèbres friandises de Maliwan. Les gâteaux cuits à la vapeur sont placés dans des sacs en plastique transparent, à côté des rangées de pudding dans des boîtes en plastique. Cette petite entreprise fondée il y a 40 ans utilise chaque jour au moins deux kilos de plastique à usage unique.

La Thaïlande a commencé à limiter les plastiques à usage unique avant la pandémie de Covid en demandant aux grands détaillants de cesser de distribuer des sacs gratuits. Mais cette politique est largement restée lettre morte et les vendeurs de rue ne l’ont guère adoptée.

La Thaïlande produit deux millions de tonnes de déchets plastiques par an. La Banque mondiale estime que 11 % de ces déchets ne sont pas collectés et sont brûlés, jetés au sol ou déversés dans les rivières et les océans.

Nigeria

Au marché d’Obalende, au cœur de Lagos, des sachets d’eau vides jonchent le sol. Chaque jour, Lisebeth Ajayi voit des dizaines de clients déchirer les sachets d’« eau pure » avec leurs dents et boire. « Ils n’ont pas les moyens d’acheter de l’eau en bouteille », explique cette femme de 58 ans qui vend des bouteilles et des sachets d’eau, du savon et des éponges.

Depuis leur apparition dans les années 1990, les sachets d’eau sont devenus un polluant majeur dans une grande partie de l’Afrique, mais ils restent populaires pour boire, cuisiner et se laver.

Lagos a interdit le plastique à usage unique en janvier, mais l’impact a été limité jusqu’à présent. Les Nations Unies estiment que jusqu’à 60 millions de sachets d’eau sont jetés chaque jour au Nigeria.

Brésil

Chaque jour, des vendeurs parcourent le sable des plages de Rio de Janeiro, transportant des récipients métalliques remplis de maté, une boisson semblable au thé. La boisson glacée est distribuée dans des gobelets en plastique aux baigneurs qui se pressent sur le front de mer.

« Boire du maté fait partie de la culture de Rio de Janeiro », explique Arthur Jorge da Silva, à l’affût des clients. Il reconnaît l’impact environnemental de ses tours à gobelets en plastique, dans un pays classé quatrième producteur de déchets plastiques en 2019. Mais « c’est compliqué » de trouver des alternatives abordables, dit-il. Selon lui, les vendeurs de compagnons sur la plage utilisent du plastique depuis aussi longtemps qu’il se souvienne.

Les poubelles le long des plages de Rio reçoivent quelque 130 tonnes de déchets par jour, mais le plastique n’est pas trié et seulement 3 % des déchets brésiliens sont recyclés chaque année.

France

En France, les gobelets, pailles et fourchettes en plastique ont certes quasiment disparu, mais un élément résiste : le sac. « Un sac ? Et voilà. Sur le marché Aligre à Paris, une vingtaine d’étals présentent la même configuration : des fruits, des légumes et une flopée de sacs plastiques. Laurent Benacer, maraîcher depuis 35 ans, s’approvisionne « par cartons de 2000, à 24 euros pièce, ça me dure une semaine ».

La plupart sont estampillés « réutilisables et 100 % recyclables ». Car si les sacs plastiques à usage unique sont interdits en France depuis 2016, les sacs réutilisables (en plastique un peu plus épais), biosourcés ou compostables peuvent toujours être distribués.

« Le biosourcé (ndlr : à base de matières premières naturelles) n’a absolument aucun intérêt. Ce qui est important, c’est la biodégradabilité en conditions naturelles», indique Nathalie Gontard, de l’Institut national de recherche sur l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE).

Arabie Saoudite

Au restaurant Allo Beirut à Dubaï, des conteneurs en plastique sont empilés, attendant d’être remplis et livrés à travers la ville. « Nous recevons plus de 1 200 commandes par jour », assure Mohammed Chanane, responsable des livraisons, précisant que nous utilisons « des boîtes en plastique car elles sont plus hermétiques et préservent mieux les aliments ».

Avec peu de piétons et un temps souvent caniculaire, les 3,7 millions d’habitants de Dubaï dépendent de la livraison pour tout, de l’essence au café. Les habitants des Émirats arabes unis produisent l’un des volumes de déchets par habitant les plus élevés au monde et le plastique à usage unique représente 40 % de tout le plastique utilisé dans le pays.

Depuis juin, les sacs plastiques à usage unique et de nombreux articles similaires sont interdits. Des conteneurs en polystyrène suivront l’année prochaine.

(afp/eu)

 
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