Mandaté par les éditions Gallimard pour participer à la défense de l’écrivain Boualem Sansal arrêté en Algérie, l’avocat François Zimeray a promis d’être “vigilant” pour “respecter son droit à un procès équitable”, dans un communiqué transmis dimanche à l’AFP par le éditeur.
“L’arrestation d’un écrivain pour ses opinions viole toujours les libertés fondamentales”, déclare l’avocat des droits de l’homme et ancien ambassadeur de France au Danemark.
“Nous serons vigilants quant au respect de son droit à un procès équitable, conformément aux engagements internationaux souscrits par l’Algérie”, poursuit-il.
Vendredi, l’agence gouvernementale algérienne APS a confirmé “l’arrestation” de l’écrivain de 75 ans, sans préciser de date. Selon plusieurs médias, Boualem Sansal aurait été arrêté le 16 novembre à l’aéroport d’Alger, en provenance de France.
Le Monde littéraire mobilisé
Le sort de l’écrivain franco-algérien, en lutte contre le fondamentalisme religieux et l’autoritarisme, inquiète les milieux politiques et littéraires.
Dimanche, le président de l’Académie Goncourt, l’écrivain Philippe Claudel, a jugé le silence autour de la disparition de Boualem Sansal “très inquiétant” sur Franceinfo. “Le monde littéraire se mobilise, mais cette mobilisation est symbolique car nous n’avons pas de pouvoir”, a-t-il regretté.
Les trente lauréats du grand prix de l’Académie française ont également lancé dimanche un appel aux autorités algériennes “pour assurer la protection physique et le respect des droits fondamentaux de notre ami”, dans une tribune publiée sur le site du quotidien Le Figaro.
Samedi, plusieurs prix Nobel de littérature, dont la Française Annie Ernaux et le Turc Orhan Pamuk, ont également demandé sa “libération immédiate”, dans une tribune publiée sur le site de l’hebdomadaire Le Point, à l’initiative d’un autre franco-allemand. L’écrivain algérien Kamel Daoud, lauréat du Goncourt 2024.
Tensions autour du Sahara occidental
Selon Le Monde, les autorités algériennes auraient mal pris ses déclarations au média français Frontières, réputé d’extrême droite, qui reprennent la position marocaine selon laquelle le territoire du pays a été tronqué sous la colonisation française au profit de l’Algérie.
L’agence de presse officielle algérienne APS a critiqué vendredi la France pour avoir pris “la défense d’un négationniste qui remet en cause l’existence, l’indépendance, l’histoire, la souveraineté et les frontières de l’Algérie”. qualifiant Boualem Sansal de « marionnette utile ».
Ces événements interviennent dans un contexte diplomatique tendu entre la France et l’Algérie, après le soutien de Paris au plan marocain d’autonomie du territoire contesté du Sahara occidental, fin juillet.
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