Le demi de mêlée toulousain, qui a vu son rêve olympique couronné d’or, devient le premier rugbyman à être désigné meilleur joueur du monde à XV et à 7.
Un autre trophée. Une autre récompense. Antoine Dupont a été élu meilleur joueur du monde à 7 ce dimanche lors des World Rugby Awards qui se sont tenus à Monaco. Le joueur du Stade Toulousain est actuellement sur une autre planète. Déjà considéré comme l’un des meilleurs joueurs de rugby à XV (sinon le meilleur), il devient le premier joueur à recevoir cette distinction mondiale à XV (il l’avait été en 2021) et à 7. Cette année, le demi de mêlée français n’était pas de la partie. la course au titre individuel à XV car il n’a disputé que trois matches avec les Bleus de Fabien Galthié sur la scène internationale (Japon, Nouvelle-Zélande et Argentine lors de la tournée de novembre), sans participer au dernier Tournoi des Six Nations ni à la tournée estivale en Argentine, pour préparer ses Jeux olympiques rêve.
Antoine Dupont a rejoint les septistes français en début d’année et, après avoir participé à plusieurs stages, il a permis à France 7 de remporter trois titres en 2024. Après avoir remporté l’étape de Los Angeles du circuit mondial, les Bleus du 7 avaient remporté le titre mondial en remportant la finale à Madrid. Avant le sacre olympique lors des Jeux Olympiques de Paris 2024. Lors de la finale, le toulousain – élu révélation du circuit mondial cette saison – a été éblouissant, inscrivant deux essais et délivrant une passe décisive durant les 7 minutes de son entrée en jeu en seconde mi-temps. En 21 matches, il a marqué 11 essais.
Il a envoyé un signal fort à cette équipe : « Je veux venir avec vous pour être champion olympique. » Quand le meilleur joueur du monde vous dit ça, ça transcende
Jérôme Daret
Parmi les autres nommés, on retrouve son coéquipier Aaron Grandidier-Nkanang, auteur de quatre essais lors des Jeux et désormais joueur de la Section Paloise, et l’Irlandais Terry Kennedy, déjà vainqueur en 2022. C’était la première fois que deux Tricolores 7 ont été nominés pour cette distinction. En 2016, après les JO de Rio, Virimi Vakatawa figurait parmi les trois nominés mais le trophée est revenu au Sud-Africain Seabelo Senatla. Ce dimanche est un jour de gloire pour le rugby à sept français puisque, quelques minutes plus tôt, l’entraîneur Jérôme Daret avait été élu entraîneur de l’année, devant les techniciens du XV.
L’exploit remarquable réalisé par Antoine Dupont (qui a également réalisé le doublé Top 14-Coupe des Champions avec Toulouse) a été salué par la légende des All Blacks, l’ancien demi d’ouverture Dan Carter : “Beaucoup de gens sous-estiment à quel point il est difficile de passer du 15 au 7, donc le fait que Dupont ait pu le faire sans problème et avoir un succès immédiat montre à quel point il est un athlète incroyable.” Grâce à l’excellente collaboration entre la FFR et le Stade Toulousain, le phénomène gersois se consacre plus pleinement à son passage à 7.
Lire aussi
« On ne veut pas que la flamme s’éteigne » : sans Dupont, quel avenir pour les Bleus du rugby à sept après l’or olympique ?
Une adaptation parfaitement réussie et saluée par Jérôme Daret, son ancien coach devenu manager de France 7 : « Il est arrivé avec beaucoup d’humilité, pour se challenger aussi. Il a envoyé un signal fort à cette équipe : “Je veux venir avec toi pour devenir champion olympique.” Quand le meilleur joueur du monde vous dit ça, ça transcende. Il est arrivé sur la pointe des pieds mais avec aussi quelques craintes, il ne savait pas ce que ça allait être. Mais je savais que ça allait le faire.
Le 7 « m’a certainement aidé à retrouver un peu le jeu des duels que j’avais un peu plus avant »
Et, de cette parenthèse enchantée à 7 ans, le Toulousain au palmarès déjà bien fourni – quatre boucliers de Brennus (2019, 2021, 2023 et 2024) et deux Coupes des Champions (2021 et 2024) – a pris des forces supplémentaires. Après des vacances bien méritées, il revient encore plus vif et motivé. « L’entraînement, les efforts que j’ai faits en faisant plus d’accélérations, de changements de rythme, d’appuis, de courses longues, m’ont sûrement aidé à retrouver un peu du jeu des duels que j’avais un peu plus loin, a-t-il admis. Son retour au XV fut flamboyant. Quatre minutes seulement après son entrée en jeu face à Clermont, il plante une première banderille dans la défense clermontoise, avant d’inscrire deux autres essais, le tout en moins de dix minutes. Sur une autre planète. Ce que son coéquipier François Cros a confirmé cet automne : « C’était quelque chose d’incroyable pour lui et d’incroyable pour le rugby français. Il a coupé, mais il est revenu tout aussi fort, sinon mieux.
Pour l’équipe de France des 7, le grand projecteur est désormais passé. Le circuit mondial reprendra vendredi à Dubaï, avec désormais un nouveau statut à assumer. Et sans le désormais meilleur joueur du monde de la discipline. Mais Stephen Parez-Edo, cadre de l’équipe de France, n’est pas inquiet : « On parlera peut-être un peu moins de nous, car Antoine Dupont attire plus de monde. Mais l’arrivée des joueurs de rugby, qu’elle soit ponctuelle ou sur un cycle plus long, on y est habitué. Aujourd’hui, la priorité est vraiment de reconstruire un groupe.» En attendant le retour de Dupont pour les Jeux olympiques de Los Angeles en 2028 ? Il n’aura pas encore 32 ans…
Related News :