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Washington « rejette catégoriquement » les mandats d’arrêt de la CPI contre Benjamin Netanyahu et Yoav Gallant ; L’UE dit qu’ils doivent être « appliqués »

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Le bâtiment de la Cour pénale internationale (CPI), à La Haye, aux Pays-Bas, le 21 novembre 2024. LAURENS VAN PUTTEN / ÉPISODE

« Les États-Unis rejettent catégoriquement la décision de la Cour [pénale internationale] émettre des mandats d’arrêt contre de hauts responsables israéliens »a réagi, jeudi 21 novembre, un porte-parole du Conseil national de sécurité à la Maison Blanche. « Nous restons profondément préoccupés par l’empressement du procureur à demander des mandats d’arrêt et par les erreurs troublantes du processus qui a conduit à cette décision »a-t-il ajouté dans une réaction transmise à l’Agence -Presse, répétant que, selon Washington, « La CPI n’avait pas compétence légale dans cette affaire ».

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Donald Trump n’a pas encore réagi à ces mandats d’arrêt, mais son futur conseiller à la sécurité nationale, Mike Waltz, a promis une « réponse forte » au « parti pris antisémite » de la CPI lorsque le président élu prêtera serment en janvier.

La Cour a émis jeudi des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. « pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis au moins du 8 octobre 2023 au 20 mai 2024 ». Elle a également émis un mandat d’arrêt contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas palestinien. « pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l’État d’Israël et de l’État de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023 »date de l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien contre Israël depuis la bande de Gaza qui a déclenché la guerre actuelle.

La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de M. Netanyahu, puisque n’importe lequel des 124 États membres de la Cour serait obligé de l’arrêter sur son territoire.

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“Ce n’est pas une décision politique”

M. Netanyahu a immédiatement décrit« antisémite »dans un communiqué publié par son bureau, la décision du tribunal, qui est, dit-il, « comparable à un procès Dreyfus aujourd’hui qui se terminera de la même manière ». Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé en prison à la fin du XIXe sièclee siècle en France, le capitaine juif français Alfred Dreyfus fut disculpé et réhabilité quelques années plus tard. L’affaire divise profondément la société et révèle l’antisémitisme d’une partie de la population.

Cette décision « met sur le même plan l’État d’Israël et les dirigeants meurtriers du Hamas »dit M. Gallant sur X. Elle « crée un dangereux précédent contre le droit à la légitime défense et à la guerre morale, et encourage un terrorisme meurtrier. »

“C’est un jour sombre pour [la CPI]qui a perdu toute légitimité »a jugé pour sa part le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur « s’est comporté comme un jouet politique au service des éléments les plus extrémistes œuvrant pour saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient »a-t-il ajouté, accusant la CPI d’avoir délivré « des ordonnances absurdes sans en avoir l’autorité » contre MM. Netanyahou et Gallant.

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“C’est un jour sombre (…) pour l’humanité »» a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui le « décision honteuse de la CPI (…) se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu’à aujourd’hui. »

Le mémorable

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« Ce n’est pas une décision politique. C’est une décision d’un tribunal, d’une cour de justice, d’une cour de justice internationale. Et la décision du tribunal doit être respectée et appliquée.»a déclaré le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, lors d’une conférence de presse à Amman avec son homologue jordanien, Ayman Safadi. « Cette décision est contraignante, et tous les États, tous les États parties au statut de la Cour, y compris tous les membres de l’Union européenne, sont tenus de mettre en œuvre cette décision de la Cour »répéta M. Borrell.

L’Autorité palestinienne, pour sa part, a salué la décision de la CPI, estimant qu’elle représentait un « signe d’espoir et de confiance dans le droit international »selon un communiqué publié par l’agence de presse palestinienne WAFA.

Selon Israël, Mohammed Deif est mort

La CPI a déclaré avoir constaté « motifs raisonnables » croire que MM. Netanyahu et Gallant étaient « pénalement responsable » du crime de guerre de « famine » comme méthode de guerre, ainsi que des crimes contre l’humanité de « meurtre », de « persécution » et d’« autres actes inhumains ». La CPI a déclaré que les deux hommes « portent également la responsabilité pénale en tant que supérieurs civils pour le crime de guerre consistant à diriger intentionnellement une attaque contre la population civile ». Ils « ont (…) sciemment privé la population civile de Gaza de choses essentielles à sa survie »y compris la nourriture, l’eau, les médicaments, le carburant et l’électricité.

Concernant le crime de guerre de « famine », le tribunal a déclaré que « le manque de nourriture, d’eau, d’électricité et de carburant, ainsi que de fournitures médicales spécifiques, a créé des conditions de vie susceptibles de conduire à la destruction d’une partie de la population civile de Gaza ». Cela a entraîné la mort de civils, dont des enfants, en raison de la malnutrition et de la déshydratation, a ajouté la Cour. “La chambre n’a pas pu déterminer que tous les éléments du crime contre l’humanité d'”extermination” étaient présents”a souligné la CPI, ajoutant toutefois qu’il existait des motifs raisonnables de croire que le crime contre l’humanité de « meurtre » avait été commis contre ces victimes.

Selon l’État hébreu, Mohammed Deif a été tué par une frappe le 13 juillet dans le sud de Gaza, mais le Hamas a nié sa mort. Un mandat d’arrêt a été émis contre lui car la CPI n’a pas été en mesure de déterminer s’il était mort, a indiqué le tribunal.

Ni les États-Unis ni Israël ne sont membres de la CPI, une cour permanente chargée de poursuivre et de juger les individus accusés de génocide, de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre. Fondée en 2002, cette institution, qui compte aujourd’hui 124 Etats membres, n’a prononcé que quelques condamnations depuis sa création.

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Le Monde avec l’AFP

 
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