Ryanair dessert actuellement 22 aéroports en France, dont deux proches de la région parisienne : Beauvais (Oise) et Vatry (Marne). Les aéroports régionaux concernés par la fin des opérations seraient donc parmi les 20 autres. Ryanair n’en a cité aucun mercredi. L’entreprise n’a pas non plus souhaité dire dans quelle mesure son approvisionnement total en France serait réduit si elle mettait sa menace à exécution. Elle espère y transporter 5,7 millions de personnes cette année, soit 19 % de plus qu’en 2023.
Une triple taxe
En quête de fonds pour réduire un déficit budgétaire plus important que prévu, le gouvernement a prévu dans son projet de loi de finances 2025 (PLF) un triplement de la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA) et une augmentation de la fiscalité des passagers des avions privés, pour un au total un milliard d’euros. “L’impact de l’augmentation des taxes sur les passagers sera plus préjudiciable pour la France régionale, qui dépend de coûts d’accès compétitifs”, a fait valoir Jason McGuinness, estimant que cela “rendrait de nombreuses liaisons à destination et en provenance des régions non viables pour les compagnies françaises”.
Début novembre, le patron de Ryanair, Michael O’Leary, révélait que sa compagnie réduisait ses capacités en France et en Allemagne, deux pays ayant augmenté la fiscalité du secteur aérien ou envisageant de le faire. Ryanair, première compagnie aérienne européenne en termes de passagers transportés, a fait face à des vents contraires ces derniers mois, entre les retards de livraison de ses Boeing 737MAX qui limitent sa capacité et la baisse de la demande qui la contraint à réduire ses tarifs et affecte sa rentabilité.
Compagnies aériennes low-cost : des vols low-cost… mais pas pour les finances publiques
Subventions à la limite de la légalité, pratiques agressives d’optimisation sociale… Le modèle dans lequel les compagnies proposent des billets à prix cassés est en réalité gorgé d’argent public. Dans le secret des affaires, la plupart des aéroports ont été contraints de payer leur dû à Ryanair, Easyjet ou Volotea…
« Une énorme concurrence »
Mais lors d’un entretien, Jason McGuinness a assuré que c’était l’augmentation du TSBA qui représentait « un problème fondamental pour la connectivité des régions françaises ». Il y a, a-t-il soutenu, « une énorme concurrence entre les aéroports, les régions et les pays en ce moment en Europe » pour attirer les compagnies aériennes : « nous n’avons aucune honte à dire que nous dirigerons nos capacités vers des endroits qui travailleront avec nous pour réduire ces coûts. »
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