L’annonce est forte. Sur son compte Twitter, le PDG de Carrefour, Alexandre Bompard, a publié ce mercredi un communiqué dans lequel il s’engage à ce que son enseigne ne vende pas de viande en provenance d’un des pays du Mercosur, si l’accord venait d’être finalisé.
“Partout en France, on entend le désarroi et la colère des agriculteurs face au projet d’accord de libre-échange” entre l’UE et les pays d’Amérique du Sud, a expliqué le patron des magasins Carrefour pour justifier sa décision. Il espère donc être suivi par d’autres “acteurs du secteur agroalimentaire”, au-delà “du seul secteur de la distribution, (…) déjà à la pointe du combat en faveur de l’origine de la viande de France”, a-t-il souhaité.
Selon Alexandre Bompard, il faut « faire front » pour rassurer les éleveurs français. Un appel qui concerne notamment les restaurateurs.
Parmi les revendications des agriculteurs, qui ont relancé leur mobilisation moins d’un an après une rébellion historique, la signature du Mercosur est en bonne position. A leurs yeux, ce texte entraînerait une concurrence déloyale, avec un déferlement de viande argentine ou brésilienne non soumise aux strictes normes sanitaires et environnementales de l’Union européenne.
La classe politique française, avec une rare unanimité, soutient cette opposition, et Emmanuel Macron n’a cessé d’insister, tout au long de sa tournée en Amérique latine, sur le fait qu’il refusait l’accord « tel quel ». Il pense également avoir trouvé un allié sur ce sujet en la personne de Javier Milei. Mais la Commission européenne, poussée par des pays comme l’Allemagne et l’Espagne, semble toujours déterminée à signer l’accord de libre-échange avant la fin de l’année.
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