Un Montréalais ivre qui s’est proclamé roi du monde avant de poignarder à mort son voisin a été condamné à 15 ans de prison après avoir plaidé coupable à une accusation réduite d’homicide involontaire.
« Il était dans une bonne période. Il faisait des projets pour l’avenir, des projets de repartir, de reprendre soin de lui, de déménager. Mais tout s’est arrêté d’un coup. Sa générosité et son besoin d’aide lui ont été fatals”, lit-on au nom de la famille d’Alain Césaré, la victime.
The victim Alain Césaré
Une nuit de février 2021, l’accusé Etienne Laberge a quitté son domicile pour se proclamer roi du monde. Il faisait du bruit dans son immeuble de Montréal-Nord, criant et frappant aux portes. Ses voisins ont appelé le 911.
L’homme de 41 ans se promenait également nu avec une couverture sur la tête et un balai auquel il avait attaché un long couteau de cuisine.
Poignardé à mort
A leur arrivée, les policiers ont retrouvé Alain Césaré, 59 ans, qui gisait dans une mare de sang sur le sol du couloir. Laberge venait de le poignarder neuf fois avec sa lance artisanale avant de se barricader dans son appartement.
Etienne Laberge s’est barricadé avec son arme pendant 11 heures.
MAXIME DELAND/AGENCE QMI
Il a tenu les policiers en haleine pendant environ 11 heures au cours desquelles il a proféré des insultes et des menaces de mort. Laberge a notamment fait un signe égorgeant à un limier qui se trouvait dans un panier près de sa fenêtre.
MAXIME DELAND/AGENCE QMI
Après des heures de négociation, la police est finalement entrée dans son appartement pour l’arrêter. A l’hôpital, il ne s’est pas calmé, criant entre autres : « Vous allez tous mourir !
Ce jour-là, il avait consommé trois joints et demi de marijuana et deux à cinq comprimés de méthamphétamine. Une consommation qui a exacerbé ses symptômes psychotiques.
Des indices
Initialement accusé de meurtre, Laberge a plaidé coupable mercredi à une accusation réduite d’homicide involontaire coupable au palais de justice de Montréal. La juge Éliane B. Perreault avait alors endossé la suggestion commune de 15 ans de détention.
« C’est triste. D’autant plus qu’il y avait tellement, tellement d’indices d’une intervention à faire», a déploré le magistrat, exhortant Laberge à se ressaisir. Il a continué à consommer même en prison.
Dans les mois qui ont précédé son crime, il était devenu de plus en plus paranoïaque. Il pensait que ses voisins essayaient de le contrôler mentalement et de lui planter des parasites.
Laberge connaissait sa victime, avec qui il était en conflit depuis quelques temps au sujet de la vente de drogue.
Avant de mourir, Alain Césaré venait de trouver l’inspiration pour peindre. Sa famille espère désormais que son décès ne sera pas vain : « Que le parcours de vie d’Alain vous inspire […] et vous encourage à vous débarrasser de vos démons et à arrêter de consommer des substances qui ont contribué à l’action que vous avez commise », a déclaré un proche en s’adressant à l’agresseur.
– Avec Michaël Nguyen
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