Dans une interview avec Parisien, le ministre de l’Economie rejette l’idée, bien que soutenue par le Premier ministre, de supprimer une partie des exonérations de charges sur les entreprises, ce qui permettrait à l’Etat de rentrer 4 milliards d’euros.
Nouveau couac au sein du gouvernement Barnier ? Alors que le budget 2025 arrive la semaine prochaine au Sénat, après que son volet recettes a été rejeté par les députés, les discussions se poursuivent au sommet de l’Etat jusqu’à ce que le texte revienne à l’Assemblée nationale. Dans les coulisses entre ministères. Mais aussi par la presse. Depuis plusieurs jours, un désaccord sur le niveau de hausse des charges pour les entreprises réchauffe les esprits du « socle commun » – l’alliance parlementaire entre le bloc central et la droite sur laquelle repose l’équipe en place.
Si le gouvernement avait initialement prévu un revenu de 4 milliards d’euros l’an prochain en augmentant le coût du travail, il a proposé, face à la révolte des députés de la Renaissance, de réduire de moitié cette réduction. Soit 2 milliards d’euros. Malgré un déjeuner organisé samedi entre le président du groupe présidentiel (EPR) au Palais-Bourbon Gabriel Attal et Michel Barnier pour trouver un terrain d’entente, le Premier ministre et son prédécesseur ne sont pas parvenus à un accord. Selon les informations de Figaro , Gabriel Attal se serait une nouvelle fois opposé à toute hausse des charges alors que les entreprises tentent de s’accrocher dans un contexte économique difficile. Un point de friction qu’Antoine Armand ose souligner.
“Nous sommes dans une coalition”
Dans une interview avec parisien , le ministre de l’Économie se montre plus fidèle à l’ancienne majorité macroniste, à laquelle il dit “appartenir”que dans le gouvernement Barnier. « Nous sommes dans une coalition. Cela signifie que les forces politiques qui ne sont pas d’accord sur tout travaillent ensemble.il a insisté. BFMTV ayant suggéré ce mercredi que l’exécutif pourrait permettre aux élus locaux d’augmenter la prime mobilité, – une taxe payée par les entreprises pour financer les transports -, Antoine Armand prévient : « Attention aux excès d’impôts ! » « Les entreprises ne devraient pas être la variable d’ajustement » insiste le successeur de Bruno Le Maire.
Et pour rappeler le “message” porté par son « famille politique » : « Ce n’est pas en matraquant les entreprises et en augmentant le coût du travail que nous créons des emplois et de la croissance. » Sans évoquer de « ligne rouge », Antoine Armand exhorte le gouvernement à “aller le plus loin possible pour préserver les réductions de cotisations”. “On ne peut pas taxer davantage les TPE et PME alors qu’on a déjà le niveau de dépenses publiques le plus élevé de la zone euro”a-t-il ajouté, plaidant pour “plus d’économies”.
Le ministre de l’Économie hausse peut-être le ton, mais il salue le fait que le Premier ministre ait « toujours ouvrir la porte aux ajustements » en termes de coupes budgétaires. C’est pourquoi Antoine Armand propose de faire des économies sur la réforme de l’assurance chômage, du temps de travail, des transports sanitaires en taxi, ou encore du mode de vie de l’État. Un dernier effort dit-il “avoir fait dans (fils) ministère.”
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