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Bureaux des achats et du gouvernement | Les promesses d’économies ne sont pas tenues

(Québec) Au moment même où le Québec scrute ses dépenses, ses promesses d’économies ne sont pas au rendez-vous. La consolidation des achats publics n’est pas efficace et la transformation des espaces de bureaux de la fonction publique se fait attendre depuis longtemps.

C’est ce qui ressort du dernier rapport du Vérificateur général (VG) déposé mercredi à l’Assemblée nationale. Guylaine Leclerc a notamment réalisé des audits de performance sur le Centre d’acquisition du gouvernement (CAG) et sur le vaste projet de transformation des espaces de bureaux du gouvernement, annoncé par Québec en 2018 pour profiter des nouvelles technologies.

« Le Centre d’acquisition du gouvernement ne réalise pas plusieurs des regroupements d’achats qui sont prévus dans sa planification annuelle, le CAG se retrouve donc à conclure des contrats de gré à gré pour répondre aux besoins des ministères et organismes. Parfois ils sont même [eux] qui obtiennent directement les biens et services dont ils ont besoin », a déclaré M.moi Leclerc.

“Cette situation limite l’efficacité des regroupements et crée du mécontentement”, ajoute l’organisme de surveillance des comptes publics.

Lors de sa création en 2020, le CAG devait notamment « maximiser l’expertise des ressources » lors de l’acquisition et « réaliser des gains d’efficacité ».

Dans son rapport, le VG soutient également que « le nombre de dossiers réalisés diminue » et que « les nombreux retards et annulations » obligent le CAG à attribuer des contrats de gré à gré « pour éviter les interruptions de services », peut-on lire.

Par ailleurs, le CAG « n’évalue pas adéquatement les économies générées » par les acquisitions groupées et les informations disponibles ne permettent pas de « adéquatement suivre » celles-ci et d’évaluer leur performance. Acheter des produits québécois et durables « demeure un défi ».

Le CAG estime des économies à 407,9 millions en 2022-2023. Cependant, « cette évaluation a des limites », déplore le VG comme « une application non uniforme de la méthodologie ». Les informations « insuffisantes » sur les limites du calcul ne permettent pas « de savoir ce qui est réellement mesuré ».

De manière générale, « les données dont dispose le CAG sont incomplètes et ne sont pas toujours fiables, ce qui ne lui permet pas de planifier et de suivre adéquatement » ses activités.

Le CAG regroupe les achats de l’État et est responsable des contrats d’acquisitions groupées. En 2022-2023, les contrats attribués par l’organisme représentaient une valeur totale de 5,8 milliards.

Cette valeur passe à 4,3 milliards l’année suivante, en 2023-2024. Cette baisse s’explique par un « nombre important de retraits et de reports de dossiers » justifiés par « la capacité à réaliser le CAG » et la révision de la priorisation des dossiers.

Contexte budgétaire

Alors que le gouvernement Legault prévoit enregistrer un déficit historique de 11 milliards, il gagnerait à améliorer le rendement du CAG et à disposer de données fiables, selon le VG.

Par ailleurs, même planifiés, il arrive « fréquemment » que des achats groupés ne soient pas réalisés dans les délais prévus. Étonnamment, les biens et services pour lesquels un ministère s’est associé, par exemple à un achat groupé, « ne sont pas toujours disponibles » à la fin du processus d’acquisition.

Le gouvernement s’est fixé des objectifs d’économies de 408 millions en 2023-2024 pour ensuite augmenter chaque année et atteindre 592 millions en 2026-2027.

L’audit couvre la période du 1est Septembre 2020 au 31 mars 2024. Le VG note que ses travaux tiennent compte « lorsque cela est pertinent » du contexte pandémique dans lequel le CAG a été créé.

Dans sa réponse au VG, le CAG affirme également que « jusqu’à l’automne 2022, certains effets et conséquences de la pandémie se sont fait sentir, provoquant des retards dans certains dossiers, notamment en raison des turbulences des chaînes d’approvisionnement. ‘fournir “. Le CAG « adhère » aux recommandations du VG et s’engage « à apporter des améliorations concrètes ».

Espaces de bureaux

Le VG conclut, six ans après l’annonce de la vision immobilière du gouvernement en 2018, que seulement 7,2% des 900 000 m⁠2 qui ont besoin d’être transformés l’ont été. Guylaine Leclerc voit mal comment Québec pourrait atteindre son objectif d’avoir réaménagé 35 % de ce territoire d’ici le 31 mars 2028.

«Le gouvernement tarde à profiter des économies de loyer importantes qui résulteront de la réduction de ses surfaces, et aucun plan d’action ni stratégie de financement visant à atteindre les objectifs gouvernementaux n’a été approuvé», écrit M.moi Leclerc.

De plus, la Société québécoise des infrastructures (SQI), qui supervise le chantier, « ne dispose d’aucun mécanisme pour suivre la performance de l’ensemble des projets ».

Cette transformation devrait permettre de réduire le coût des loyers en réduisant l’espace administratif, et d’augmenter la productivité des salariés, comme promis par le gouvernement en 2018.

 
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