AA/Tunisie
L’Espagne a adopté mardi une réforme réglementaire pour faciliter la régularisation de dizaines de milliers d’immigrés sans papiers, ont rapporté mercredi les médias français.
La coalition de gauche au pouvoir espère ainsi compenser le manque de main d’œuvre dans un pays où la population vieillit, souligne le site “Infomigrants”.
« L’objectif est de renforcer et d’élargir les parcours de régularisation pour les migrants qui se trouvent en Espagne, afin qu’ils puissent vivre pleinement leur vie de citoyens : avoir des droits et des devoirs », a expliqué la ministre de l’Inclusion et de la Migration, Elma Saiz citée par le même média. .
Cette nouvelle réglementation, annoncée par le ministre comme la plus ambitieuse des 13 dernières années, prévoit la réduction des délais et formalités d’obtention du titre de séjour, le “renforcement” des droits des travailleurs migrants, l’allongement de trois mois à un année de la durée du visa de recherche d’emploi et la création de nouveaux statuts qui ouvrent la voie à la régularisation, précise Infomigrants, ajoutant qu’avec ces nouvelles mesures, le gouvernement estime que le pays pourrait régulariser jusqu’à 300 000 immigrants chaque année.
“Comme nous l’avons répété à plusieurs reprises, plusieurs organisations nationales et internationales (…) estiment que l’Espagne a besoin d’environ 250 000 à 300 000 travailleurs étrangers par an pour maintenir son niveau de vie”, a insisté le ministre lors d’une conférence de presse.
Selon la ministre Elma Saiz, environ 2,9 millions d’étrangers cotisent déjà chaque mois à la sécurité sociale, soit 13,6% du total des affiliés, “deux points de plus qu’il y a à peine deux ans”, indiquent les mêmes médias.
« Comme le [Premier ministre Pedro] Sánchez il y a quelques semaines, l’Espagne devait choisir entre être un pays ouvert et prospère ou être un pays fermé et pauvre. Et nous avons choisi la première option », a-t-il poursuivi.
Contrairement à la France, à l’Allemagne ou encore à l’Italie qui durcissent depuis plusieurs mois leur politique d’immigration, l’Espagne est l’un des rares pays européens à ouvrir les bras à l’immigration. Début octobre, Pedro Sanchez a prononcé un discours devant le Parlement espagnol sur les bienfaits de l’hospitalité axé sur le pragmatisme : « L’immigration est synonyme de richesse. Sans cela, nous perdrions 30 millions de personnes en âge de travailler en Europe dans les prochaines années (…) L’immigration n’est pas seulement une question d’humanité, elle est aussi nécessaire à notre économie et à notre prospérité», rapporte la même Source.
Selon les données citées par le ministre, fin 2023, environ 210.000 migrants étaient enregistrés dans les différentes procédures de naturalisation en Espagne, soit 85.000 personnes de plus qu’en 2022, indique Infomigrants, rappelant que l’Espagne est également confrontée à des conditions de plus en plus intenses en matière d’immigration clandestine. De l’Afrique de l’Ouest aux îles Canaries.
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