Pastef, le parti au pouvoir au Sénégal, a proclamé une « grande victoire » lors des élections législatives anticipées organisées dimanche 17 novembre 2024. Un tournant politique sous la présidence de Bassirou Diomaye Faye. Ce vote, premier test électoral depuis son accession au pouvoir, visait à renouveler les 165 sièges de l’Assemblée nationale pour un mandat de cinq ans. En attendant les résultats officiels provisoires, une recomposition de l’espace politique est déjà en cours.
Dans un communiqué publié peu après la clôture du scrutin, le porte-parole du gouvernement a indiqué que Pastef s’attend à une majorité confortable, sur la base des résultats partiels compilés par le parti. « Ces élections témoignent du soutien populaire à notre vision et à nos réformes pour un Sénégal nouveau », a-t-il déclaré, promettant de renforcer la stabilité et la gouvernance du pays.
Désillusion des électeurs ?
Ces élections législatives se sont déroulées dans un contexte politique tendu, avec l’émergence de coalitions d’opposition déterminées à défier le pouvoir en place. Parmi eux, Yewwi Askan Wi et Wallu Sénégal ont mené des campagnes dynamiques, dénonçant ce qu’ils considèrent comme des dérives autoritaires et appelant à un rééquilibrage institutionnel.
Cependant, selon les observateurs locaux, le taux de participation est resté modéré, oscillant autour de 50 %. Ce qui traduit une certaine désillusion des électeurs face à des promesses politiques non tenues. Cette abstention aurait également pu influencer le résultat en faveur de Pastef, dont les partisans semblent s’être mobilisés en masse.
Bassirou Diomaye Faye, ancien secrétaire général de Pastef et successeur de Macky Sall, avait convoqué ces élections anticipées pour consolider sa majorité parlementaire, nécessaire à la mise en œuvre de ses réformes économiques et sociales. Sa présidence intervient à un moment marqué par des défis économiques liés à l’inflation et à la dette publique croissante.
Recomposition de l’espace politique sénégalais
Les premiers résultats officiels provisoires sont attendus mardi 19 novembre, mais des voix au sein de l’opposition contestent déjà les affirmations de Pastef. Certains dirigeants politiques ont évoqué des irrégularités dans plusieurs circonscriptions. Ils menacent de faire appel au Conseil constitutionnel.
Pastef, fondée par Ousmane Sonko, bénéficie toujours de la popularité de son ancien leader, malgré les polémiques et procès qui ont jalonné son parcours politique. La campagne électorale a largement mis en avant son héritage politique et son discours en faveur de la souveraineté nationale.
Si la victoire de Pastef se confirmait, elle pourrait ouvrir la voie à une restructuration de l’espace politique sénégalais. Le Parlement était jusqu’à présent aux mains de l’ancien régime. L’opposition devra repenser ses stratégies et renforcer ses alliances pour rester pertinente dans le paysage politique. Le Sénégal, souvent cité en exemple de démocratie en Afrique de l’Ouest, attend désormais avec attention les résultats officiels.
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