La société américaine de location courte durée a annoncé ce lundi 18 novembre le lancement d’un portail permettant aux mairies d’accéder à ses données. Ce qui est en fait une obligation légale.
Une manière de donner des gages de coopération ou simplement de reprendre le contrôle du « récit », comme on dit en langage marketing ? Alors que villes et groupes d’habitants réclament depuis longtemps plus de transparence de la part d’Airbnb, et à peine dix jours après que le Parlement a voté une loi encadrant les meublés de tourisme, la plateforme américaine a annoncé ce lundi 18 novembre l’ouverture prochaine d’un portail d’accès à ses données pour les villes. salles. Cette déclaration, faite à France Info à la veille de l’ouverture du Salon des Maires, permet à Airbnb d’afficher ses lettres de créance face à des élus locaux enflammés.
Parmi les données fournies par ce portail – déjà en ligne et répondant au nom de « Panda », pour National Access Portal to Airbnb Data – figureront selon France Info. « le nombre de nuitées et de voyageurs accueillis par les hôtes, les retombées économiques générées par les séjours », ou même « le nombre de logements et leur nature (chez l’habitant, résidence principale, résidence secondaire ou location meublée dédiée au tourisme) au sein de la ville et dans chaque quartier ». Quoi, pour les mairies, « mieux comprendre les principaux flux touristiques et l’activité des hôtes, évaluer les bénéfices de la location de meublés touristiques localement et visualiser la part des meublés touristiques dédiés aux courts séjours au sein de chaque quartier »met en valeur la plateforme.
En réalité, Airbnb, comme toutes les autres plateformes de location courte durée, est déjà légalement tenu de transmettre ces données – un texte voté au Parlement européen en 2023 exigeait même que cette transmission soit mensuelle. Rien de bien nouveau donc, si ce n’est l’accessibilité aux données en temps réel. “Airbnb présente ce qui est imposé par la loi comme une démarche volontaire… C’est comme si je demandais une médaille parce que je paie mes impôts”, des blagues avec Libé Ian Brossat. Pour le sénateur et conseiller communiste de Paris, qui lutte depuis des années contre les dérives de la plateforme dans la capitale, la démarche est certainement “gonflé”, mais c’est un “stratégie très habituelle de leur part”. “Ils cherchent à montrer un visage plus amical à l’heure où l’étau se resserre contre eux”, renchérit l’ancienne adjointe au maire chargée du logement Anne Hidalgo.
Une nouvelle « boîte à outils » pour les maires
Le 7 novembre, le vote du texte souvent surnommé « loi anti-Airbnb » a montré l’ampleur du ras-le-bol contre l’entreprise américaine. Soutenue par la députée socialiste des Pyrénées-Atlantiques Iñaki Echaniz et la députée macroniste du Finistère Annaïg Le Meur, cette proposition de loi a réuni des députés de divers partis, dans une rare unité transpartisane, malgré un lobbying intense de la plateforme et plusieurs rebondissements législatifs. . Preuve que le sujet d’Airbnb, avec ce qu’il provoque de nuisances, de hausses de prix et de disparition des logements du marché dans tout le pays, est devenu sensible.
Dans la foulée du vote du texte au Parlement, qui donne notamment aux mairies une « boîte à outils » pour réguler les meublés de tourisme, les villes commencent à prendre des mesures. C’est le cas de Paris, qui devrait décider cette semaine lors de son conseil municipal d’abaisser, comme le prévoit la nouvelle loi, de 120 à 90 le nombre maximum de jours par an pendant lesquels un particulier peut légalement louer sa résidence principale.
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