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“Il a probablement été piégé par le cartel de la drogue”

Pourquoi la Belgique est pionnière en matière de fémicide

La nuit du meurtre, Gilles a entendu un bruit provenant d’une annexe de l’hôtel. C’est alors qu’il retrouve le corps de Flora baigné de sang »,les bras en l’air comme si elle avait été tirée vers le sol »dit Julie. “Il a paniqué en se demandant s’il allait se faire tuer lui aussi. L’annexe est située à côté du lodge dans lequel logeait son employé mais ce dernier dormait chez sa petite amie la nuit du meurtre. Gilles a donc d’abord tenté de le joindre par téléphone et après trois tentatives infructueuses, il a appelé la police pour l’informer de la macabre découverte.

Le rôle troublé de l’employé de Gilles

Une fois sur place, la police et le laboratoire ont mené une enquête qui a révélé que la victime avait été tuée d’une balle dans la tête. “L’hôtel a été fouillé de fond en comble. Ils ont mis la main sur le revolver que mon frère avait acheté sans permis deux ans plus tôt suite à une bagarre entre son employé et un individu membre d’un cartel de la drogue. Cet homme a été arrêté et emprisonné. L’employé s’était retrouvé dans une affaire compliquée et pour se protéger, mon frère a acheté cette arme au cas où quelque chose arriverait mais il ne l’a finalement jamais utilisée. Julie explique.

Aucune douille d’obus ni impact de balle n’a été retrouvé dans l’annexe où gisait le corps de la victime. “Flora a été retrouvée sans sa paire de chaussures et avec un bracelet qui avait glissé de son poignet à sa main, confortant la thèse d’un corps déplacé.ajoute-t-elle.

Autre fait inquiétant : la photo de la victime décédée a été publiée sur un messager des réseaux sociaux de Tortuguero. Un mode opératoire identique a été observé lors du meurtre d’une autre femme survenu six mois plus tôt dans le même village. “Son corps a été retrouvé dans une salle de classe. Sa photo a également circulé sur les réseaux sociaux. Le cartel de la drogue est suspecté car cette dame avait tenté de vendre de la drogue à un autre prix et on parlerait d’un règlement de compte. ajoute-t-elle.

Une justice impartiale ?

L’attitude du procureur en charge du dossier est pointée du doigt par la sœur de Gilles qui n’hésite pas à remettre en question son impartialité. “Elle a mis un temps incroyable à répondre à l’avocat, les missions d’enquête n’ont pas été réalisées depuis au moins six mois, y compris l’expertise de l’arme qui aurait prouvé qu’elle n’avait jamais été utilisée mais que cela n’a jamais été réalisé. . Il n’y a donc aucune preuve qu’il n’a pas été utilisé.ajoute-t-elle. “Par ailleurs, il existe des caméras de surveillance qui n’ont jamais été analysées alors qu’elles contiennent certainement des éléments clés de l’enquête.»

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« Par ailleurs, deux touristes dormaient dans une cabane à dix mètres de l’annexe. Lors de leur entretien, ils ont assuré aux enquêteurs qu’ils n’avaient rien entendu. »ajoute Julie. “Mais peu de temps après, un voisin a fait savoir à mon frère qu’il avait vu des choses mais qu’il restait silencieux par crainte de représailles du cartel de la drogue. L’avocat a demandé à plusieurs reprises que cette personne soit entendue mais le procureur n’a pris aucune mesure en ce sens. Par ailleurs, le rapport de police indique que le fameux bracelet, bien que preuve, a été remis à une personne se présentant comme un proche de la famille, ce qui est faux. Personne proche de Flora n’a récupéré ce bracelet.poursuit Julie, qui soupçonne que son frère a probablement été piégé par un cartel de la drogue.

Enfin, le comportement de l’employé de Gilles est pour le moins interrogateur. L’individu a changé sa version à plusieurs reprises au cours des audiences. Son passé trouble (condamné pour délits moraux) et son côté « voyou » sèment la confusion sur son rôle précis joué dans cette affaire.

De nombreuses questions restent sans réponse dans cette sombre affaire. Quel a été le rôle de l’employé de Gilles au parcours tortueux ? Qu’en est-il de ses liens avec le monde de la drogue ? Les addictions dont souffrait la victime ont-elles joué un rôle dans son destin tragique ? Qui est la personne qui a récupéré le bracelet porté par la victime ? Pourquoi le procureur n’a-t-il pas voulu examiner l’arme de Gilles, ce qui aurait permis de l’innocenter une fois pour toutes ? Autant de questions qui méritent d’être éclaircies.

De son côté, le service des Affaires étrangères en Belgique se dit informé de la situation. “Nous sommes conscients et suivons de près cette situation, notre ambassade au Panama. Comme il s’agit d’un cas individuel, nous ne fournissons pas d’informations personnelles supplémentaires. »conclut Pierre Steverlynck, porte-parole du SPF Affaires étrangères.

 
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