Un juge dénonce les conditions de détention de Rédoine Faïd et donne 30 jours à l’administration pénitentiaire pour y remédier

Le braqueur récidiviste Rédoine Faïd a été condamné à 14 ans de réclusion criminelle par la cour d’assises de Paris, en octobre 2023, pour sa spectaculaire évasion en hélicoptère de la prison de Réau (Seine-et-Marne) en juillet 2018.

Un juge de l’application des peines dénonce les conditions de détention du récidiviste Rédoine Faïd et ordonne à l’administration pénitentiaire d’y remédier, a appris franceinfo lundi 18 novembre de sources concordantes, confirmant une information de l’AFP. Rédoine Faïd a été entendue mercredi 13 novembre par le juge de l’application des peines. Il est incarcéré au centre pénitentiaire de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais). Sa date de fin de peine est actuellement fixée à 20h57. Sollicité par franceinfo, le procureur de Béthune indique qu’il fait appel de cette décision.

Dans l’ordonnance qu’a pu consulter franceinfo, le juge de l’application des peines estime que certaines conditions de détention du braqueur sont « contraire à la dignité de la personne humaine », notamment son placement à l’isolement. « Ces conditions ont un réel impact sur la santé mentale et psychologique du détenu, qui nécessite un traitement au long cours et dont les conséquences risquent de devenir irrémédiables », est-ce écrit dans l’ordre.

Pour le juge, « L’isolement sensoriel décrit est réel, puisque les conversations téléphoniques ne mobilisent qu’un seul sens et que les relations avec les professionnels ne peuvent être qualifiées de relations sociales. Les sens tels que la vue, le goût, l’odorat et le toucher sont limités en raison de la configuration des locaux mis à la disposition du détenu », peut-on lire dans l’ordre.

Le magistrat insiste sur le fait que «depuis 2018 et son retour d’évasion, soit depuis plus de six ans, ces conditions de détention n’ont pratiquement pas changé, à l’exception de la levée des menottes au sein de l’unité d’isolement.. Outre son placement à l’isolement, le juge de l’application des peines rappelle que les parloirs de Rédoine Faïd ne peuvent s’effectuer qu’avec un hygiaphone et qu’il ne dispose pas de l’unité de vie familiale. « depuis plus de six ans ». Pour ce juge, “La situation du détenu dans son ensemble doit être prise en compte afin de mettre en place une feuille de route tendant vers la fin de l’isolement et ainsi donner des perspectives au détenu Rédoine Faïd.”