(Québec) Outre Terrebonne, Arthabaska apparaît sur l’écran radar du Parti québécois. La formation de Paul St-Pierre Plamondon profitera de son conseil national à Victoriaville pour galvaniser ses troupes dans l’espoir de ravir ce château fort de la CAQ.
Ce que vous devez savoir
Le député Eric Lefebvre a quitté le caucus de la Coalition Avenir Québec au printemps dernier pour rejoindre les rangs des conservateurs de Pierre Poilievre.
Il a siégé comme indépendant jusqu’au déclenchement des élections fédérales; son départ provoquera alors une partielle à Arthabaska.
Ce n’est pas un hasard si le Parti québécois tient son conseil national à Victoriaville ce week-end. L’événement se déroulera sous le thème de la santé.
Les forces péquistes convergeront ce week-end vers Victoriaville où se tient dimanche le Conseil national de formation politique. Un choix qui n’a pas été laissé au hasard. « Arthabaska, ce n’est pas étranger au fait que le député [en place] a la tête ailleurs», admet le député Pascal Bérubé, en entrevue.
Éric Lefebvre a quitté le caucus de la Coalition Avenir Québec pour se joindre au Parti conservateur du Canada en avril dernier. Il a continué à siéger à l’Assemblée nationale en tant qu’indépendant jusqu’au déclenchement des élections fédérales. Selon le scénario le plus probable, le gouvernement de Justin Trudeau pourrait tomber lors du dépôt du prochain budget au printemps prochain.
«On sent que le partiel va être gagnant», affirme le président de l’exécutif du Parti québécois à Arthabaska, Mathieu Girard. “Il est certain qu’il n’y a rien d’acquis, mais nous sommes très confiants que nous pourrons le gagner”, ajoute-t-il, affirmant que “de nombreux” bénévoles ont déjà levé la main pour s’impliquer dans la prochaine campagne. «Nous travaillons sur le terrain», affirme M. Girard.
Le chef péquiste est également arrivé sur place vendredi pour assister au match des Tigres de Victoriaville. Ce samedi, Paul St-Pierre Plamondon répondra également aux questions pendant deux heures dans le cadre d’une assemblée citoyenne – un exercice toujours périlleux. L’événement est ouvert à tous et des invitations postales ont été envoyées à la population, souligne M. Girard.
Ce qu’on veut, c’est justement convaincre des gens peut-être un peu moins convaincus de l’indépendance et du Parti québécois de […] venez nous voir, posez-nous des questions et apprenez-en davantage.
Mathieu Girard, président de l’exécutif péquiste d’Arthabaska
Pascal Bérubé déplore que le député Éric Lefebvre consacre désormais ses efforts à son élection avec les troupes de Pierre Poilievre.
« Je pense que nous devons travailler pour garder vivants les enjeux d’Arthabaska et de Victoriaville. [à l’Assemblée nationale] », plaide le député de Matane-Matapédia.
Partiels importants
Le Parti québécois a annoncé mercredi que la présidente du parti, Catherine Gentilcore, serait sur la ligne de départ à Terrebonne, où la démission de Pierre Fitzgibbon en septembre forcera la tenue d’une élection partielle. François Legault a six mois pour le déclencher, soit d’ici mars. On ne sait toujours pas quand il pourrait le faire, mais la CAQ n’a pas encore présenté de candidat.
«Quiconque regarde les chiffres, qui prend la politique au sérieux, sait que le PQ va gagner Terrebonne, ce n’est pas un secret», prédit l’agrégateur de sondages et analyste Philippe J. Fournier. « Cela pourrait même être une victoire facile [dans Terrebonne]alors qu’Arthabaska est moins naturel que convenable », a-t-il déclaré.
Terrebonne a porté les couleurs du PQ presque sans interruption de 1976 à 2018. Seule l’Action démocratique du Québec (ADQ) y a fait une percée de 2007 à 2008. Fort de sondages qui le placent au premier rang des intentions de vote depuis plus d’un an, le Parti Les Québécois jouissaient d’une large avance dans la circonscription selon le site de projections électorales Qc125.
Cependant, une chaude lutte se profile à Arthabaska. Selon Qc125, la CAQ et le PQ sont à égalité à 29 % des intentions de vote, en date du 15 novembre. Le Parti conservateur du Québec (PCQ) suit de près avec 25 %.
Le parti d’Éric Duhaime tiendra également son conseil national à Victoriaville le 23 novembre. Par ailleurs, la possibilité que le chef soit candidat dans Arthabaska n’est pas exclue, indique-t-on.
« Dans la projection, [le PQ] est à 29, 30, 31 %, ce qui est plausible avec les chiffres disponibles, mais on s’approche d’un plafond parce que ce n’est pas une région qui vote habituellement pour le Parti québécois», analyse M. Fournier. “Même avec 30%, soit le triple de son score de 2022, ça commence à être difficile de penser qu’il pourrait en avoir plus”, ajoute-t-il.
« Nous allons mener la bataille. À Jean-Talon, l’écart était plus grand que ça quand on a débuté», rétorque Pascal Bérubé. L’année dernière, le PQ a également modifié ses plans initiaux pour tenir son caucus dans la circonscription de Québec. “Nous arrivons [dans Athabaska] très humblement, nous savons que la dernière fois que nous avons gagné cette circonscription, c’était en 1998, avec Jacques Baril», poursuit M. Bérubé.
En 2022, Eric Lefebvre est réélu facilement avec 51,8 % des voix. Le PCQ arrive au deuxième rang avec 24,7 % des voix, suivi du Parti québécois avec 10,2 %.
La CAQ est propriétaire d’Arthabaska depuis 2012, à l’époque entre les mains de Sylvie Roy, une ancienne ADQ. La région a également des racines conservatrices. Au fédéral, Richmond–Arthabaska est représentée depuis 2015 par l’ancien conservateur Alain Rayes, qui siège comme indépendant depuis 2022. Le maire de Victoriaville, Antoine Tardif, est un ancien proche collaborateur du député.
Pascal Bérubé ajoute que le Parti québécois tient des « veillées importantes » dans les circonscriptions où une élection partielle pourrait avoir lieu avant l’élection générale de 2026. Sans vouloir donner d’exemples, le PQ dit garder un oeil particulièrement sur les endroits où se tiennent des caquistes. pourrait choisir de se lancer dans l’arène municipale en se présentant aux élections de 2025.
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