(Beyrouth) L’armée israélienne a bombardé intensément samedi des bastions du Hezbollah près de Beyrouth et dans le sud et l’est du Liban, au lendemain de l’annonce de l’examen par les dirigeants libanais d’une proposition de trêve émise par les Etats-Unis.
Publié à 11h12
Mis à jour à 14h57
Tony GAMAL-GABRIEL avec Pierre-Henry DESHAYES à Jérusalem
Agence France-Presse
Outre des frappes aériennes destructrices et meurtrières au Liban, les troupes israéliennes mènent depuis le 30 septembre une offensive terrestre dans le sud de ce pays, où s’est rendu mardi le chef d’état-major israélien Herzi Halevi, selon un communiqué de l’armée samedi.
Sur un autre front, dans le territoire palestinien de Gaza, où Israël combat le mouvement islamiste Hamas, au moins 23 personnes, dont des femmes et des enfants, ont été tuées dans des frappes israéliennes, selon la Défense civile locale.
Puissant mouvement armé accusé par ses détracteurs de constituer un « État dans l’État », le Hezbollah libanais a ouvert un front contre Israël en soutien au Hamas, au lendemain de l’attaque menée par ce mouvement palestinien sur le sol israélien le 7 octobre 2023, qui a commencé la guerre à Gaza.
Après avoir affaibli le Hamas et après un an de violence transfrontalière croissante, Israël a déplacé le principal front de guerre vers le Liban, lançant le 23 septembre une intense campagne de bombardements destructeurs et meurtriers, principalement contre les bastions du Hezbollah.
Samedi, des frappes aériennes incessantes ont visé la banlieue sud de Beyrouth, située à proximité de l’aéroport international de la capitale libanaise, selon les médias locaux.
L’armée israélienne a indiqué en milieu de journée avoir ciblé « l’entrepôt d’armes et le centre de commandement » du Hezbollah dans la banlieue sud, après avoir appelé les habitants à évacuer certains quartiers.
Rocket Salvo est Haïfa
L’armée israélienne a annoncé samedi qu’une synagogue avait été touchée par une salve “importante” de roquettes tirées par le mouvement islamiste libanais Hezbollah sur la ville de Haïfa, blessant deux personnes.
“C’est un autre exemple clair de la manière dont le Hezbollah cible délibérément des civils israéliens” du Liban voisin, a annoncé l’armée dans un communiqué, sans fournir de précisions sur l’état de santé des blessés. .
Dans un autre communiqué, l’armée a fait état d’« une dizaine de projectiles » tirés sur la baie de Haïfa, dont certains ont été interceptés.
Un porte-parole du Magen David Adom, l’équivalent israélien de la Croix-Rouge, a déclaré dans un communiqué que ses équipes à Haïfa n’avaient signalé « aucune victime » à cause des fragments de roquettes à ce stade, mais que cinq personnes avaient été « légèrement » blessées alors qu’elles se précipitaient vers un raid aérien. abris.
L’armée israélienne a également annoncé samedi la mort d’un de ses soldats au sud du Liban, portant à 48 le nombre de ses soldats tués dans les combats avec le Hezbollah depuis le début de son offensive terrestre dans cette zone. région le 30 septembre.
Halevi au sud du Liban
Le Hezbollah continuera à tirer et nous continuerons à nous battre […] et je l’ai frappé très fort. Nous nous arrêterons lorsque nous saurons que nous ramenons chez eux les habitants (du nord d’Israël) en toute sécurité, a déclaré Herzi Halevi lors de son voyage au village frontalier de Kfar Kila, au sud du Liban, selon l’armée.
Après près de deux mois de guerre, un haut responsable libanais a déclaré vendredi que l’ambassadrice des États-Unis à Beyrouth, Lisa Johnson, avait présenté au Premier ministre Najib Mikati et au président du Parlement Nabih Berri un plan en 13 points prévoyant une trêve de 60 jours et le déploiement de troupes militaires libanaises. l’armée au sud du Liban.
“M. Berri a demandé un délai de trois jours», a déclaré ce responsable sous couvert d’anonymat, qui n’a donné aucune autre information sur ce projet.
Plus de 3 452 personnes ont été tuées au Liban depuis le 8 octobre 2023, selon le ministère de la Santé, soit la majorité depuis le 23 septembre.
« Assez de guerre ! » »
Sur le front sud d’Israël, l’armée continue de bombarder la bande de Gaza dévastée, assiégée et menacée de famine selon l’ONU.
« Sortez-nous (de Gaza), pour l’amour de Dieu […] Assez de guerre, assez de souffrance ! », a déploré Itimad Al-Zain, un Palestinien déplacé dans la ville de Gaza.
Vendredi, un membre du bureau politique du Hamas a réitéré les conditions du mouvement pour un cessez-le-feu avec Israël.
L’attaque du 7 octobre 2023 en Israël a fait 1.206 morts, principalement des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles israéliennes, dont des otages tués ou morts en captivité.
Ce jour-là, 251 personnes ont été kidnappées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarés morts par l’armée.
L’offensive de représailles israélienne à Gaza a fait 43.799 morts, pour la plupart des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas.
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