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Uber est en passe de supplanter l’industrie du taxi au Québec

Après 11 ans de présence au Québec, Uber représente désormais près des deux tiers des véhicules transportant des personnes sur les routes de la province, devant l’industrie du taxi.

Selon les données recueillies en 2023 par la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ), la multinationale américaine arrive en première position avec 12 351 véhicules immatriculés, ce qui représente 64 % du total, comparativement à 7 062 taxis.

Uber dominates in five regions: Montreal, Laval, Lanaudière, Montérégie and Outaouais.

Dans la métropole, 6 516 voitures arborent le logo Uber, tandis que 2 806 taxis sillonnent les rues. L’entreprise dispose donc de 70 % de véhicules qui y transportent des personnes.

À Montréal, l’industrie du taxi a non seulement été dépassée par Uber, mais sa taille a également diminué : 2 000 voitures et 3 000 chauffeurs ont disparu des rues de la ville au cours de la dernière décennie.

Le rapport d’Olivier Bachand

Uber, il va tout prendre

Après 29 ans au volant de son taxi, Ali Chabbi affirme que l’arrivée d’Uber a nui aux chauffeurs de son secteur. Si son métier lui permettait autrefois de gagner sa vie, les dernières années ont été plus difficiles.

Uber a mangé peut-être entre 60 et 70 % du marché des taxis.

Une citation de Ali Chabba, taxi driver

Avant, on pouvait travailler sur changement le jour, nous gagnions notre argent, ou le changement soir, maintenant non. Tu dois travailler beaucoup plus d’heures et peut-être, juste peut-être, tu pourras t’en sortircontinue-t-il.

Actuellement, 40 % des chauffeurs de taxi québécois offrent également leurs services via Uber, selon le SAAQ.

Uber prendra tout. La preuve, il existe des taxis qui font les deux, voire les trois : Uber, Uber Eats et le taxidit Ali Chabbi.

Uber veut prendre plus de place

Débarquée à Montréal en 2013, la multinationale américaine a d’abord exercé ses activités illégalement, puis dans le cadre d’un projet pilote.

Le Québec a ensuite aboli les permis de taxi et modifié la loi en 2020 pour permettre à Uber et aux entreprises similaires d’offrir leurs services.

Ce qu’on voit, de mois en mois, d’année en année, c’est qu’il y a une croissance du nombre de chauffeurs et qu’il y a une croissance du nombre de Montréalais et de Québécois qui utilisent Uber.indique le directeur des affaires publiques de l’entreprise au Québec, Jonathan Hamel.

L’entreprise souhaite poursuivre son expansion dans la région de Montréal et dans plusieurs autres villes de la province telles que Québec, Gatineau, Trois-Rivières, Sherbrooke et Saguenay.

Ce sont des endroits où nous sommes déjà présents, alors nous voulons continuer à nous développer sur ces marchés, car nous pensons vraiment que cela offre une option supplémentairedit Jonathan Hamel.

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Le directeur des affaires publiques d’Uber au Québec, Jonathan Hamel, affirme constater une croissance constante du nombre de chauffeurs et d’utilisateurs du service. (Photo d’archives)

Photo : Radio-Canada

Un travail précaire

Matthieu Visser s’est inscrit pour devenir chauffeur Uber peu après l’arrivée de l’entreprise au Québec. En 10 ans, il compte 20 000 courses à son actif.

Il a choisi cette voie pour avoir un horaire flexible. Si sa compagne constitue le principal soutien familial, il peut être plus présent à la maison si nécessaire.

Si je veux faire 60 heures par semaine, je fais 60 heures. Si je ne veux pas le faire, je ne le fais pas. Mon objectif premier n’était pas de maximiser les revenus, mais plutôt de trouver des revenus complémentairesexplique M. Visser.

Un revenu complémentaire : c’est ainsi qu’il faut considérer aujourd’hui le travail d’un chauffeur, selon lui. Personne ne devrait considérer cette activité comme un travail, car elle est trop précaire, car il n’y a pas de revenu garanti.

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Matthieu Visser est devenu chauffeur Uber grâce à la flexibilité qu’offre ce type de travail.

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

De nombreuses personnes rejoignent Uber pour joindre les deux bouts, que ce soit en transportant des passagers ou en livrant de la nourriture.

L’entreprise a également connu des enregistrements record lorsque l’inflation a culminé en 2022.

Nous avons interrogé ces personnes et elles nous ont dit que c’était en réalité à cause de l’augmentation du coût de la vie qu’elles se tournaient vers l’application pour gagner un revenu. supplémentaireindique Jonathan Hamel.

Relancer l’industrie du taxi

Alors que la concurrence d’Uber est bien établie, Taxelco réclame une série de changements à la réforme de 2020 pour assurer la survie de l’industrie du taxi.

Des ajustements doivent être apportés afin de satisfaire les clientsindique le PDG de l’entreprise, Frédéric Prégent.

L’entreprise, propriétaire de Téo, Taxi Hochelaga et Diamond, souhaite notamment que l’âge maximum des véhicules utilisés pour le transport de personnes soit réduit de 10 à 8 ans.

L’âge du véhicule a un impact sur la propreté, dans le sens où vous ne remplacez pas les banquettes de votre véhicule, les tapis, pendant que vous l’utilisez pour le travail.il donne comme exemple.

On parlait à l’époque de taxis flashy dans lesquels on sentait la suspension lorsqu’on s’asseyait. Eh bien, cela finira par revenir.

Une citation de Frédéric Prégent, PDG de Taxelco
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Le PDG de Taxelco, Frédéric Prégent, réclame des modifications à la loi régissant le transport de personnes pour assurer la survie de l’industrie du taxi.

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Taxelco demande également que la toponymie soit réintroduite dans le cadre de la formation obligatoire pour devenir chauffeur de taxi.

Nouveaux conducteurs, quand on leur demande d’aller rue De Boucherville à Montréal, qui est au nord-est de la ville, et bien on se retrouve dans la ville de Boucherville sur la Rive-Sud, parce que le conducteur pensait savoir où il allaitdit M. Prégent.

Enfin, l’entreprise souhaite que Québec effectue de meilleurs contrôles pour attraper les taxis illégaux, alors qu’il est possible de s’improviser chauffeur en achetant une lanterne pour quelques dizaines de dollars sur Internet.

Nous avons une certaine réceptivité, mais le Ministère des Transports a d’autres dossiers très chauds en ce moment, donc le taxi n’est pas une prioritédeplores Frédéric Prégent.

 
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