Face au deal de rue, un PLR vaudois impuissant et en colère

Publié le 14 novembre 2024 à 19h30 / Modifié le 14 novembre 2024 à 19h31

Pour Mathilde Maillard, “nous avons choisi le camp des gens honnêtes, qui respectent les lois et qui sont embêtés”. Dans la cave d’une brasserie située face à la place de la Riponne, le président des libéraux-radicaux lausannois décrit « une scène ouverte de la drogue » et dénonce « l’échec de la politique menée par la gauche ». Entourée d’élus de Vevey et d’Yverdon, elle prépare un texte législatif destiné à limiter l’accès à l’espace de consommation sécurisé de Riponne aux seuls habitants de la ville, voire de la région, comme c’est le cas à Berne. ou à Zurich. Selon elle, « 40 % des toxicomanes attirés par cette offre n’ont rien à faire dans nos rues ». Face aux journalistes, elle a insisté : « Nous voulons rendre la ville à ses habitants. »

Ouverte depuis fin mai, l’aire de consommation de Riponne enregistre chaque jour entre 81 et 266 consommations de drogue. Il s’agit principalement de crack inhalé dans les conduites d’eau. Selon les premiers chiffres, 56% des consommateurs résident dans la région, et 13% dans le canton. 15 % viennent de plus loin, parfois même de la France voisine, et 15 % n’ont fourni aucune information. Agente communale chargée de la cohésion sociale, Emilie Moeschler concède que « la situation n’est pas satisfaisante ». Elle se dit « attentive » à la question du lieu de résidence des bénéficiaires et a demandé à la fondation qui gère l’espace de collecter des données complémentaires. Mathilde Maillard soupire : “quand je vois la situation de la ville, je doute que ce projet pilote donne envie à d’autres communes d’ouvrir ce type d’infrastructures.”

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