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Les députés conservateurs grognent contre le slogan de Poilievre

Les députés conservateurs déplorent que leur chef Pierre Poilievre leur interdise de promouvoir un fonds fédéral pour le logement dans leurs circonscriptions.

La Source de cette frustration : la décision unilatérale de Pierre Poilievre d’exiger que ses députés cessent de soutenir les villes de leur région qui veulent obtenir leur part du Fonds d’accélération de la construction de logements (FACL).

C’est extrêmement frustrant, confie une Source conservatrice. Il est interdit aux députés d’aider leur ville pour des raisons partisanes.

Le Fonds pour accélérer la construction de logements est un programme de 4 milliards de dollars sur quatre ans destiné à aider les villes à créer des infrastructures liées au logement. Au 30 juin, 177 ententes de financement avaient été signées dans le cadre de ce programme au Canada, excluant le Québec.

Le Fonds Accélération du logement est un programme de 4 milliards de dollars sur quatre ans destiné à aider les villes à créer des infrastructures liées au logement. (Photo d’archives)

Photo : La Presse Canadienne / Spencer Colby

Il y a une raison politique derrière la demande de Pierre Poilievre. Le chef du Parti conservateur du Canada (PCC) veut mettre un terme à FACL afin de financer sa promesse d’abolir la TPS sur la vente de maisons neuves s’il forme le prochain gouvernement. D’ici là, il ordonne à ses adjoints de ne pas promouvoir ce Fonds.

Si j’avais le malheur d’assister à l’inauguration d’un projet municipal d’habitation financé par les libéraux, j’aurais des ennuis.

Une citation de Une Source conservatrice

Des conservateurs de diverses provinces ont exprimé leur mécontentement à Radio-Canada sous couvert d’anonymat, par crainte de représailles.

Une note controversée

Leur malaise découle notamment d’un communiqué diffusé aux médias au début du mois par le porte-parole de Pierre Poilievre au nom de 17 députés conservateurs sans leur demander leur avis.

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Le communiqué conservateur avec les noms des députés qui ont demandé des fonds pour leur communauté.

Photo : Radio-Canada

Dans cette note, le bureau du chef conservateur dévoile les noms de 17 députés PCC qui a écrit au ministre du Logement pour réclamer une part du FACL pour leur communauté. Le s’agit de Dan Albas, John Barlow, Michael Barrett, Kelly Block, Frank Caputo, Adam Chambers, Michael Cooper, Branden Leslie, Rob Moore, John Nater, Rick Perkins, Blake Richards, Lianne Rood, Gerald Soroka, Karen Vecchio, Ryan Williams et John Williamson.

Ces députés, peut-on lire en anglais, ont contacté le gouvernement libéral parce que [le premier ministre Justin] Trudeau et [le ministre fédéral du Logement, Sean] Fraser, a menti aux municipalités en leur disant que ce fonds leur permettait de construire des maisons.

Maintenant que nous avons la preuve que ce programme libéral a échoué […]aucun conservateur de bon sens ne le soutient.

Une citation de Communiqué de presse du bureau de Pierre Poilievre

Toutefois, les députés nommés n’ont jamais été informés que le bureau du chef conservateur rendrait leurs noms publics et les empêcherait de demander des fonds au nom de leurs municipalités, selon une Source proche du dossier.

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Les députés nommés n’ont jamais été informés que le bureau du chef conservateur allait rendre leurs noms publics, selon une Source proche du dossier. (Photo d’archives)

Photo : La Presse Canadienne / Sean Kilpatrick

Radio-Canada a contacté à plusieurs reprises les 17 adjoints nommés par le bureau de Pierre Poilievre. Aucun d’entre eux n’a répondu à nos demandes d’entretien. Ceux que Radio-Canada a tenté d’approcher au Parlement ont refusé de commenter.

Je n’ai rien à ajouter, la lettre parle d’elle-mêmea lancé le député Michael Barrett sans s’arrêter. Il n’a pas voulu dire s’il était d’accord avec l’ordre de son patron ou s’il avait été consulté avant que la lettre ne soit rendue publique.

Toutefois, des sources conservatrices proches du dossier déplorent l’approche de Pierre Poilievre.

Ce n’est pas le moment de faire de la politique avec le logement. Les villes ont le droit de recevoir leur part du gâteau, même si celle-ci vient du gouvernement libéral.

Une citation de Une Source conservatrice

Les conservateurs qui se sont adressés à Radio-Canada appuient tous le projet de Pierre Poilievre d’abolir le TPS sur la vente de maisons neuves.

J’espère que nous abolirons la TPS et éliminerons le gaspillage administratif, dit une Source, mais en attendant, les villes ont besoin d’aide pour construire des logements et méritent d’avoir accès aux fonds disponibles.

Nous avons contacté le bureau de Pierre Poilievre pour connaître sa version des faits et n’avons reçu aucune réponse.

Des maires en colère

Radio-Canada a également contacté les maires des villes situées dans les circonscriptions des 17 députés conservateurs nommés par le bureau du chef.

Au moins deux d’entre eux sont déçus de l’approche partisane du chef conservateur dans le dossier du logement.

J’attends de ceux qui sont élus pour nous représenter à Ottawa qu’ils nous aidentfait valoir Merlin Blackwell, maire de Clearwater, en Colombie-Britannique.

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Merlin Blackwell, maire de Clearwater, en Colombie-Britannique, se dit déçu de l’approche partisane de Pierre Poilievre. (Photo d’archives)

Photo : Radio-Canada / Tina Lovgreen

Je vais contacter notre député [conservateur] Frank Caputo, poursuit le maire Blackwell, pour lui demander de mettre la partisanerie de côté. Il lui appartient de répondre à toute demande formulée au nom d’une ville. Si le processus est lancé, il devrait être terminé.

Même son de cloche du côté d’Alan Brown, maire de Butternut Valley, au Nouveau-Brunswick, qui déplore le changement de cap imposé par Pierre Poilievre à son député local, Rob Moore.

C’est irresponsable. C’est le rôle du député de défendre les intérêts de ses électeurs. Que les fonds fédéraux proviennent de son parti ou d’un opposant politique n’a aucune importance.

Une citation de Alan Brown, maire de Butternut Valley, Nouveau-Brunswick

Selon ces deux maires, il est faux de prétendre, comme le fait Pierre Poilievre, que le FACL ne conduit pas à la construction de logements. Cet argent contribue à la construction d’infrastructures sur des terrains convoités par les promoteurs immobiliers.

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Alan Brown, maire de Butternut Valley, au Nouveau-Brunswick, rappelle que le rôle d’un député est de défendre les intérêts de ses électeurs.

Photo : capture d’écran

Vous ne pouvez pas construire une maison si les conduites d’eau et d’égout ne sont pas installéesun problème répandu dans les zones rurales, déclare le maire Blackwell.

Pour lui, c’est une question de développement économique. La ville de Clearwater a besoin FACLa-t-il déclaré, pour financer un projet de 4 millions de dollars qui permettrait d’ajouter 450 nouvelles maisons nécessaires pour loger les travailleurs potentiels d’une mine de cuivre proposée dans la région.

Clearwater souhaite également construire un nouveau centre pour personnes âgées de 100 lits pour éviter que nos aînés soient obligés de quitter la région pour recevoir leurs soinspoursuit le maire Blackwell. C’est le genre de projet qui, selon lui, ne pourrait être financé en abolissant TPS proposé par Pierre Poilievre.

Si le député Frank Caputo cessait de soutenir le projet de la Ville, le maire a conclu : ça n’aiderait vraiment pas les communautés qu’il doit représenter sur le terrain.

 
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