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Le retour de Donald Trump fait transpirer les exportateurs africains

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Le président élu américain Donald Trump à Washington, le 13 novembre 2024. PISCINE / PHOTOS OBTENUES VIA AFP

Avec le retour de Donald Trump, qu’adviendra-t-il des exportations africaines vers le marché américain, actuellement détaxé ?

Cette question fait transpirer les producteurs d’agrumes sud-africains, un secteur qui craint le non-renouvellement des exonérations douanières. Les fruits font partie des 1 800 produits provenant de 32 pays africains qui bénéficient de préférences tarifaires dans le cadre de la Loi sur la croissance et les opportunités en Afrique (AGOA). Les entreprises sud-africaines, kenyanes, nigérianes et ghanéennes sont celles qui bénéficient le plus de ces dispositions. Alors que Donald Trump s’est engagé à imposer des droits de douane d’au moins 10 % sur toutes les importations aux États-Unis, le renouvellement de l’AGOA par le Congrès – qui expire en 2025 – reste incertain car les républicains détiennent désormais la majorité dans les deux chambres.

« Nous avons besoin de cet avantage concurrentiel »Justin Chadwick, président de l’Association sud-africaine des producteurs d’agrumes (CGA), a déclaré à l’Agence -Presse (AFP) : « Si l’Afrique du Sud était exclue de l’AGOA, des milliers d’emplois ruraux pourraient être affectés et plus d’un milliard de rands pourraient être affectés. [environ 52 millions d’euros] les recettes d’exportation pourraient être perdues. » Un producteur situé au Cap-Oriental estime que si l’AGOA n’était pas renouvelée, elle serait “tuerait” son activité. Cette entreprise sud-africaine, qui souhaite garder l’anonymat, affirme employer plus de 3 000 personnes et exporter en moyenne 350 contenants de sorbet par an vers les Etats-Unis.

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L’automobile est un autre secteur qui pourrait être affecté par l’abandon de l’AGOA, même si certaines entreprises parient que les consommateurs américains accepteront des prix plus élevés. “Je ne prévois pas de changement majeur dans les habitudes d’achat des Américains concernant nos produits”estime Ken Manners, PDG de SP Metal Forgings Group, une entreprise sud-africaine qui exporte des pièces automobiles aux États-Unis. Même si des droits de douane étaient imposés, « cela ne changerait pas grand-chose à notre capacité à rester un fournisseur compétitif »assure : « Le type de produits que nous fournissons aux États-Unis est très difficile à trouver ailleurs. »

“On ne sait pas jusqu’où ça ira”

Que l’AGOA soit renouvelée ou non, son impact est limité au niveau national, estiment les analystes. “Nous ne parlons même pas du 1%.” de l’économie sud-africaine, estime l’économiste Dawie Roodt, basé à Johannesburg : « Mais dans un environnement où l’économie croît pratiquement ou très peu, tout compte et s’additionne. » « Trump et ses politiques économiques sont imprévisibles, volatiles et erratiques. Nous ne savons pas jusqu’où cela ira. »observe Ronak Gopaldas du cabinet de conseil londonien Signal Risk : « Une stratégie efficace consiste à s’attendre au pire et à espérer le meilleur. »

Les entreprises kenyanes et ghanéennes bénéficient également de l’AGOA, notamment dans le secteur textile. Mukhisa Kituyi, un homme politique kenyan qui a été secrétaire général de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), estime que la prochaine administration américaine pourrait pencher vers une renégociation de l’AGOA plutôt que vers un retrait. « Ce que veut l’Amérique, c’est renforcer ce qu’elle appelle les « règles relatives aux pays tiers d’origine » »a-t-il déclaré à l’AFP. Cela empêcherait par exemple les entreprises d’importer des produits textiles de Chine ou d’Inde, de les coudre en Afrique et de les vendre ensuite aux États-Unis comme vêtements africains.

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Un autre point d’interrogation concerne les exportations de minerais de la République démocratique du Congo (RDC), de la Zambie et de l’Angola. Bien que ces produits ne soient pas éligibles à l’AGOA, les pays d’Afrique centrale ont bénéficié d’une attention et d’investissements particuliers sous la présidence de Joe Biden. « Ces relations se poursuivront-elles ou assisterons-nous à un recul, à une révision radicale de certains progrès réalisés ? »» demanda Ronak Gopaldas. Atout « ignorera probablement l’Afrique »selon Dawie Roodt, à moins que les pays “attirer son attention pour de bonnes ou de mauvaises raisons”.

Les positions géopolitiques pourraient être un facteur déterminant et dommageable pour un certain nombre de gouvernements africains qui ont manifesté leur soutien à la Russie et à la Chine ou critiqué Israël. L’Afrique du Sud, en particulier avec ses poursuites contre Israël devant la Cour internationale de Justice (CIJ) pour génocide, s’efforcera “sur un fil”en particulier l’analyse de Ronak Gopalda « si les États-Unis apportaient des précisions telles que « avec nous ou contre nous » ».

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