Rodrigue Petitot, chef du Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC), prononce un discours à Paris contre la vie chère à l’étranger le 3 novembre 2024 (AFP / GEOFFROY VAN DER HASSELT)
Des émeutes et des pillages ont éclaté dans la nuit de mardi à mercredi à Fort-de-France après l’arrestation de Rodrigue Petitot, principale figure de la mobilisation contre la vie chère en Martinique, a-t-on appris auprès de la préfecture, qui a fait état de huit arrestations. et trois blessés légers.
À la tête du Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC), Rodrigue Petitot, dit « le R », a été placé en garde à vue mardi au commissariat central de la capitale de l’île caribéenne à suite à une plainte pour violation de domicile et actes d’intimidation contre des personnes exerçant une fonction publique, selon le parquet.
Lundi soir, le R est entré en compagnie de trois autres personnes dans la résidence préfectorale du quartier huppé Didier de Fort-de-France. Une intrusion dont le but était d’obtenir un entretien avec le ministre des Outre-mer, François-Noël Buffet, actuellement en visite en Martinique.
Suite à cette interpellation, 350 personnes se sont rassemblées mardi soir devant la préfecture de police, indique la préfecture dans un communiqué. Des tirs de grenades, de mortiers et d’armes à feu ont visé des gendarmes mobiles, faisant trois blessés légers, selon la même Source.
Des « émeutiers armés » ont affronté les forces de sécurité en lançant des projectiles et des cocktails Molotov. La foule a été dispersée par l’usage de la force, a ajouté la préfecture.
Durant une partie de la nuit, des personnes ont tenté d’incendier des véhicules et des immeubles dans les centres-villes de Fort-de-France et de Saint-Joseph et d’ériger des barrages routiers dans le secteur. Six magasins ont été pillés, huit personnes interpellées, selon le communiqué de la préfecture.
Lundi soir, c’est le préfet de Martinique, Jean-Christophe Bouvier, qui s’est physiquement opposé à l’entrée du président du RPPRAC dans sa résidence. L’attitude des dirigeants du collectif était « inacceptable, inimaginable, intolérable », a déclaré M. Bouvier.
« Nous attendons la sortie du R. Je crains ce soir une nouvelle nuit de troubles qui seront de la responsabilité du préfet et du ministre”, a réagi mardi après son interrogatoire la secrétaire du RPPRAC, Aude Goussard, au micro de la radio locale RCI.
Selon la Régie des transports de Martinique, un barrage enflammé a été érigé mardi sur l’avenue Maurice Bishop dans le quartier Sainte-Thérèse où Rodrigue Petitot prétendait résider. L’autorité a suspendu les transports publics dans le centre de l’île.
Arrivé lundi soir en Martinique pour une visite de quatre jours, le ministre de l’Outre-mer s’est dit “prêt à rencontrer tout le monde” sur l’île, y compris les dirigeants du RPPRAC, de retour dans le département après un séjour de dix jours à Paris pour organiser manifestations.
Depuis septembre, la Martinique est touchée par un mouvement contre la vie chère qui a dégénéré avec des émeutes urbaines et des violences principalement nocturnes au cours desquelles, selon les chiffres de la préfecture, plus de 230 véhicules ont été volontairement incendiés et des dizaines de locaux commerciaux ont été incendiés. , vandalisés ou pillés.
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