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Avec les conditions de diversité et d’inclusion de la Ville, le Conseil des arts de Montréal finance davantage d’artistes, mais le budget ne suit pas

«C’est une révolution culturelle dont nous avons besoin», et dont nous avons besoin pour Montréal. C’est la conclusion du nouveau président du Conseil des arts de Montréal (CAM), Mathieu Bouchard, et sa réaction face à un budget du CAM gelé à 21,9 millions pour 2024. Les conditions de diversité et d’inclusion que la Ville a imposées en 2018 ont radicalement ouvert élargit le champ d’action du CAM, a expliqué M. Bouchard, mardi, lors des consultations sur la prochaine Politique de développement culturel de Montréal 2025-2030. Résultat ? Plus d’artistes à financer, avec un budget qui ne suit pas.

En 2015, 530 entreprises ont bénéficié du soutien du CAM, tous programmes confondus. En 2024, ils seront 730. Pour répondre spécifiquement aux demandes d’équité, d’inclusion et de diversité (EDI) de la Ville, « nous finançons aujourd’hui 200 organismes de plus qu’en 2017 », explique Mathieu Bouchard. en entretien.

La grande majorité des fonds supplémentaires en 2018 sont allés à ces nouveaux arrivants, a-t-il poursuivi. L’objectif du CAM est de financer 25 % des organismes de diversité. « Nous sommes à 20 %. Nous y arriverons, mais c’est difficile, surtout dans les conditions actuelles », a déclaré le président.

« Notre domaine s’est élargi, mais le gâteau à partager n’est pas plus gros. » En 2018, première année de l’administration Plante, le budget du CAM a été augmenté de 2,5 millions. La condition : inclure, diversifier. «Cette ouverture était nécessaire, bienvenue», a reconnu M. Bouchard.

Dans son discours, le président a estimé que « le Conseil a tenu ses promesses en ajoutant de nouvelles disciplines – les arts de la rue et la danse urbaine –, en s’ouvrant aux communautés racisées et à celles issues de l’immigration récente, en plus de reconnaître pour la première fois à part entière les arts ». des nations autochtones ».

Le CAM a adapté ses programmes, sa vision de l’art, ses critères d’évaluation. Il s’est ouvert. En 2019 et 2020, les hausses de la contribution de la Ville au CAM de respectivement 9 % et 10 % ont à peine permis de maintenir le cap.

Des promesses électorales, et après ?

« Les gouvernements, quels qu’ils soient, font souvent cela. Ils donnent un gros coup financier lorsqu’ils arrivent au pouvoir, également pour tenir leurs promesses électorales. » L’avocat de formation et vice-président de l’entreprise Deep Sky a également été chef de cabinet de Steven Guilbeault lorsqu’il était à Patrimoine canadien.

« L’enjeu est que les administrations maintiennent les financements après coup », et au moins à moyen terme. Le CAM lui-même est moins prévisible que les organisations dont il soutient le fonctionnement.

«Le budget nous est toujours accordé pour l’année», a confié M. Bouchard, «alors que la réglementation nous permettrait d’avoir plus d’horizons», ne serait-ce que pour quatre ans.

À partir de 2021, les augmentations de la contribution de Montréal au CAM varient entre 3 % et 0 %. Conséquence : « La valeur moyenne de chaque subvention versée par le CAM a été réduite de 20 % par rapport à la période pré-pandémique, alors que les organismes financés nous disent qu’ils connaissent une augmentation de 27 % de leurs dépenses pour la même période » , a rappelé M. Bouchard devant les commissaires à la prochaine politique culturelle.

« Le revenu médian des artistes montréalais est de 17 400 $ par année », conclut-il. Rappelons que, selon l’Institut de recherche et d’information socioéconomiques, il faut au moins 30 738 $ par année pour qu’une personne seule puisse sortir de la pauvreté au Québec.

« Sans aucune vision financière pour mettre en œuvre ses orientations et atteindre ses objectifs, la nouvelle politique culturelle ne peut être le levier majeur du développement culturel » qu’elle prétend être, a ajouté Mathieu Bouchard.

Pour réaliser sa mission, le CAM demande une augmentation de son budget de 22 millions à 30 millions d’ici 2030. Plusieurs autres mémoires et discours présentés à la consultation ont également demandé une augmentation de ce budget. Rappelons qu’en 2018, le CAM estimait qu’il lui en fallait 20 millions.

Par la bouche de nos présidents

Mathieu Bouchard ne représentait pas seulement le CAM mardi. Il s’est également exprimé au nom de 57 présidents de conseils d’administration de compagnies et organismes artistiques montréalais.

In an open letter to the media, Lucien Bouchard (Montreal Symphony Orchestra), Sylvie Cordeau (Théâtre du Rideau vert), Claudie Imbleau-Chagnon (Museum of Contemporary Art), Michèle Lefaivre (Festival TransAmériques) and François Taschereau (Marie Chouinard ) jointly demanded an increase in the CAM budget and a financial framework for Montreal’s cultural policy.

Ils ont rappelé « que la contribution directe de la culture, des arts et du divertissement à notre économie est de 9,2 milliards de dollars, soit environ 6 % du PIB », selon l’étude. Montréal, métropole culturelle : protéger et développer nos atouts culturelsde la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.


Une version précédente de ce texte, qui mentionnait que Mathieu Bouchard était chef de cabinet de Pablo Rodriguez à Patrimoine canadien, a été corrigée.

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