“Enfin! Nous avons une magnifique équipe de football à Genève, qui attend depuis trop longtemps un beau terrain d’entraînement.» La conseillère administrative de la ville Marie Barbey-Chpuis s’est réjouie, ce mardi, d’inaugurer officiellement le nouveau lieu de travail des joueurs du Servette FC, au centre sportif de Vessy, qu’ils utilisent effectivement depuis un mois. « C’est une base solide où l’équipe peut s’entraîner dans les meilleures conditions. Les premiers retours des joueurs et du staff sont très positifs», a salué Hervé Broch, président du club grenat.
Le terrain, en gazon naturel renforcé de fibres synthétiques (lire l’encadré), mesure 105 m x 68 m. Il est né d’une collaboration entre le club, la Ville (propriétaire des lieux) et le Canton. Ce dernier a financé les travaux à hauteur de 8 millions. Pourquoi un tel prix ? Car le projet ne s’arrête pas aux professionnels, mais profite également aux amateurs et aux juniors qui fréquentent le centre sportif (une cinquantaine d’équipes) : deux nouveaux terrains synthétiques ont été ouverts en juin et leur sont destinés. Marie Barbey-Chpuis se félicite de cette diversité, où pros et footballeurs ordinaires sont appelés à se croiser : « Les jeunes ont besoin de modèles accessibles, et le club puise sa force dans son socle populaire.
Le Servette FC disposera de ce terrain d’entraînement pendant dix ans, avant de le restituer à la Ville. Cette solution est en fait temporaire : à terme, le Canton veut implanter durablement les équipes professionnelles, masculines et féminines, à la Bécassière, à Versoix ; et l’Académie, soit les quinze équipes élites juniors, à La Crotte-au-Loup, à Vernier. “Ces projets avancent”, mais “au rythme du développement régional”, a indiqué Thierry Apothéloz, conseiller d’Etat chargé notamment du Sport.
Bien décidé à créer des infrastructures sportives cantonales (« le rayonnement de Genève est en jeu »), l’élu a réitéré sa volonté d’implanter, entre-temps, la Servette FC Academy aux Evaux. Le projet est actuellement bloqué par des appels. “Nous attendons une réponse rapide de la justice administrative”, en l’absence de solution politique. La chose est urgente, explique-t-il, car si les jeunes utilisent encore Balexert, « la pression académique est importante » : il est prévu d’y construire un nouveau cycle d’orientation, une nécessité, compte tenu du nombre d’étudiants en forte augmentation.
« Comme du béton armé »
Le terrain d’entraînement proposé au Servette FC repose sur un substrat de sable, ce qui garantit sa perméabilité. Des rouleaux de gazon naturel sont posés dessus. Bref, le temps pousse dans le sable. Celui-ci étant instable, il est renforcé par des brins synthétiques, cousus en surface. “Les rouleaux sont cloués avec des fibres”, illustre Maher Hachen, ingénieur chez Infrasport, qui donne une autre image : “c’est le même principe que le béton armé.” Au total, le gazon naturel constitue 95 % de la surface de jeu, le synthétique 5 %. « Le terrain a ainsi une force de traction bien plus importante » qu’un terrain 100 % naturel, indique Fabrice Devantey, directeur chez Terrasport. Seule contrainte, le substrat « ayant une vie microbienne très faible », la graminée ne peut pas y vivre longtemps. « Une fois par an, il faut scalper et ressemer. » La durée de vie de la fibre est d’une vingtaine d’années.
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