Avaler une pilule au lieu de faire du sport ? Des chercheurs danois ont développé une substance qui imite les réactions métaboliques lors d’un exercice physique. SRF a demandé à Arno Schmidt-Trucksäss, spécialiste en médecine du sport, d’expliquer comment fonctionne cette pilule et à qui elle pourrait être bénéfique.
Comment une pilule peut-elle simuler les effets du sport ?
Arno Schmidt-Trucksäss : La pilule ne simule pas la performance physique. Il contient des substances qui apparaissent également lors d’une activité physique ou du jeûne. En ce sens, il ne simule qu’une très petite partie de ce qui se passe dans le corps lors d’une activité physique.
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Quels seraient les avantages de cette pilule ?
Cela n’a pas encore été prouvé, mais des études chez l’animal et chez l’homme montrent que les deux substances, l’acide lactique et les corps cétoniques, ont certains effets sur les organes du corps. Ils peuvent par exemple stimuler la circulation sanguine ou avoir une influence sur la régulation de la faim, ainsi que des effets protecteurs sur la substance cérébrale. Mais l’activité physique ne se limite pas à l’effet de ces deux substances.
Quels sont les effets secondaires possibles ?
Selon la publication, des expériences sur des animaux ont montré que les souris souffrent et se recroquevillent si la dose est trop élevée. Ce point doit être précisément vérifié dans le cadre d’études cliniques. Il faut souvent des années avant qu’une substance puisse être utilisée comme médicament. Il faut généralement six à huit ans entre la découverte d’une molécule et son utilisation clinique.
À qui une telle pilule peut-elle être utile ?
Cela pourrait être utile aux personnes ayant des difficultés à bouger et aider à contrôler leur prise alimentaire. Mais je suis convaincu qu’il ne peut en aucun cas remplacer le sport lui-même, car les effets sont bien plus nombreux. Consommer de l’acide lactique sans en produire n’améliore pas significativement les performances cardiovasculaires. Or, c’est un facteur de protection majeur contre le développement de maladies chroniques et c’est aussi un facteur de longévité.
Quel est le potentiel de cette nouvelle pilule ?
C’est fascinant et mérite une enquête plus approfondie. L’étude de l’effet complexe de l’acide lactique et des corps cétoniques est intéressante. Cependant, il faudrait également étudier le comportement de la pilule en combinaison avec une activité physique. Quelle est la différence entre l’activité physique et cette pilule ? En tant que médecin du sport, je pense que nous devrions généralement motiver les gens à faire plus d’exercice plutôt que de prendre une pilule.
Sandra Witmer (SRF)
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