La Société de transport de Montréal (STM) met en place un service de messagerie texte pour permettre aux usagers de signaler les cas d’incivilités dans le métro. Un suivi accru sera également effectué durant la saison hivernale dans 13 stations jugées plus à risque.
« Nos clients doivent pouvoir signaler discrètement et rapidement différentes situations qui pourraient nuire à leur sentiment de sécurité. […] Plus les rapports seront précis, plus nous pourrons intervenir rapidement», a déclaré lundi la directrice générale du transporteur, Marie-Claude Léonard.
Son groupe espère avoir une meilleure vue d’ensemble des situations « non urgentes » dans le métro et intervenir plus rapidement. Vous devrez envoyer un SMS au 1-888-786-1119 et il sera possible de fournir une photo ou d’envoyer un message vocal. Un suivi sera alors effectué auprès de l’utilisateur, si nécessaire.
Dans un premier temps, le système ne sera pas disponible pour les bus, mais il devrait être mis en place prochainement, si tout se passe bien dans le métro.
« Nous invitons les gens à nous signaler, par exemple, une personne qui est malade sur un quai, ou qui est en état d’ébriété, qui fume, qui dérange les clients, bref des incivilités. Mais il pourrait aussi s’agir d’une plaque de glace à l’entrée du métro», a indiqué le directeur de la sécurité de la STM, Jocelyn Latulippe.
Pour la saison hivernale, 13 stations nerveuses seront patrouillées par des quatuors de constables spéciaux et d’ambassadeurs de sécurité, dont le mandat est d’identifier les situations à risque. Les stations ciblées sont Joliette, Frontenac, Papineau, Beaudry, Berri-UQAM, Mont-Royal, Jean-Talon, Place-des-Arts, McGill, Atwater, Lionel-Groulx, Place d’Armes et Bonaventure.
«Nos dirigeants et gestionnaires seront également beaucoup plus visibles durant l’hiver», a insisté M. Latulippe. «Souvent, nos collaborateurs sont là, mais ne sont pas suffisamment remarqués», a-t-il admis.
Pas un refuge, le métro
Bientôt, la STM comptera 20 gendarmes spéciaux supplémentaires, pour un total de 180 employés. L’entreprise ambitionne d’atteindre le cap des 200 d’ici 2025. Il devrait y avoir une trentaine d’ambassadeurs sécurité d’ici fin 2024.
Plus que jamais, la question de la sécurité dans le métro est sur toutes les lèvres. Au printemps dernier, deux événements violents survenus au métro Lionel-Groulx – un sans-abri battu et poignardé par un groupe de jeunes et une jeune femme frappée au visage – avaient laissé des traces.
Le président de la STM, Éric Alan Caldwell, a pour sa part réitéré lundi que «le métro n’est pas un refuge». « Il y a un manque de refuges, il y a un manque de ressources d’hébergement à Montréal. Il faut débloquer plus de ressources pour l’itinérance, car la réalité et ce que l’on voit, c’est que de plus en plus de gens trouvent refuge dans le métro l’hiver à Montréal. »
«Ce fardeau ne peut pas reposer uniquement sur la STM», a souligné M. Caldwell, dont les équipes ont effectué environ 10 000 accompagnements jusqu’à la sortie l’an dernier, lors de la fermeture du métro. Cette année, il y a déjà eu 8 500 de ces opérations.
Sur le terrain, la situation se fait encore très fortement sentir : à ce jour, plus de 45 000 appels ont été effectués pour faire intervenir des constables spéciaux, contre 47 000 pour l’ensemble de 2023. On s’attend donc à une stagnation, voire une légère augmentation, pour 2024.
Apprendre encore plus
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- 38 %
- Un sondage réalisé début 2024 par la STM démontrait que le sentiment d’insécurité touche 38 % des usagers. Autrement dit, à peine deux tiers (62 %) des usagers se sentent actuellement en sécurité dans le métro et les bus.
Source: SOCIÉTÉ DE TRANSPORT DE MONTRÉAL
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