Les SIG enfermeront le CO₂ dans le béton

Genève Services Industriels (SIG) a construit un projet pilote de captage du CO2 sur le site de la station d’épuration de l’Aïre (STEP), afin de le recycler en béton. L’ingénieux système, développé par Neustark, une entreprise fondée à Berne, capte le dioxyde de carbone, le récupère puis le stocke dans du béton recyclé. Le projet est une première en Suisse romande.

La solution brevetée par Neustark crée un cercle vertueux basé sur le modèle de l’économie circulaire. Selon SIG, ce projet pilote permettra « d’éviter les émissions de 1 500 tonnes de CO₂ par an de la station biogaz SIG de l’Aïre STEP ».

« L’originalité de ce projet consiste à stocker le CO2 durablement, localement et simplement dans des matériaux de construction », indique Frédéric Schulz, directeur de l’eau potable et du gaz chez SIG. Nous éliminons la pollution, les émissions de CO2, ce qui est bon pour le climat et l’environnement.

CO₂ issu du biogaz

Pour ce faire, le CO2 est capté en sortie de la station de traitement du biogaz SIG, à la station d’épuration de l’Aïre. Il est ensuite liquéfié pour être transporté vers une installation de Neustark. Le dioxyde de carbone ainsi capté est ensuite injecté dans des granulats de béton provenant de bâtiments démolis ou dans d’autres déchets minéraux.

Le CO2 est transformé en calcaire et lié de manière permanente aux granulés de béton qui peuvent être utilisés pour la fabrication de béton recyclé ou pour la construction de routes.

Fondée à Berne, Neustark a été la première entreprise à commercialiser l’élimination du carbone par minéralisation dans le béton de démolition. Elle dispose actuellement de deux sources de CO2 et de 18 installations de stockage en Suisse, en Allemagne et en Grande-Bretagne.

Avec GIS, l’entreprise pourra approvisionner ses installations en Suisse romande et à Genève, mais également ses futures installations en France voisine. L’objectif de Neustark est d’éliminer durablement un million de tonnes de CO2 d’ici 2030.

Un bilan de ce projet pilote sera dressé au bout de trois ans. S’il est concluant, SIG déploiera ensuite ces installations dans le cadre de la rénovation de la station d’épuration de l’Aïre. Les actions mises en œuvre par SIG dans le cadre de son Pacte Climat visent à éviter l’émission de 500 000 tCO2 d’ici 2030.

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