C’est une belle histoire qui a germé dans un parc à chiens de Rosemont, puis s’est épanouie dans une basse-cour gaspésienne. Remontons le temps jusqu’en 2020, lorsque la COVID-19 nous séparait les uns des autres.
Alexandra, originaire de Notre-Dame-de-l’Île-Perrot, avait récemment déménagé à Montréal. Parmi ses amies les plus proches, elle pouvait compter sur Paz, un boxeur cross avec qui elle se rendait régulièrement au parc canin du Père-Marquette. Un jour, le portique d’entrée craqua et son sang bouillonna. « Vincent est arrivé avec son jeune chien, j’ai tout de suite eu un coup de cœur. Je me souviens très bien du moment où je l’ai vu pour la première fois », se souvient-elle.
Le jeune Rosemontois de race pure était flanqué d’Arnold, qui venait d’avoir six mois. Les deux chiens ont commencé à prendre contact… tout comme leurs propriétaires respectifs.
« Quand on va au parc à chiens après le travail, on ne parle pas forcément de boulot, mais plutôt de nos activités du soir ou du week-end, de ce qu’on compte manger, etc. On parlait depuis un moment, et un jour il m’a dit qu’il cuisinait du bon porc. Je lui ai dit que je le trouvais sec. Il m’a invité à dîner et nous nous sommes rencontrés pour un date », poursuit Alexandra, allergique aux applications de rencontres, préférant le processus plus naturel et organique que permettent les conversations au parc à chiens.
Précisons cependant que Vincent n’a pas confié tout le travail à Cupidon, ni au hasard.
Je venais d’avoir mon tout premier chien. Oui, c’était pour me tenir compagnie, mais aussi, on ne va pas se le cacher, pour rencontrer des filles.
Vincent
On peut donc dire qu’Arnold avait du flair ! D’autant qu’en pleine vague de restrictions Covid, les deux tourtereaux ont pu continuer à se voir grâce aux autorisations accordées aux propriétaires d’animaux. « Cela a facilité notre rapprochement », confient-ils.
Chien de ville, chien de campagne
Considérant que les établissements acceptant les chiens sont une denrée rare à Montréal, en plus du fait que les salles de restaurant ont été longtemps fermées en 2020, Vincent n’a pas hésité à inviter Alexandra chez lui pour un brunch. Pas de porc au menu, mais un alléchant plateau garni, de quoi nourrir une belle relation en devenir.
Et qui ira loin ! Après des expériences en wwoofing (un programme de bénévolat sur des fermes biologiques), le jeune couple est passé en 2021 devant une maison à vendre en Gaspésie, non loin de Bonaventure. Rêvant de fonder une ferme éthique, les amoureux sont convaincus et bougent. Paz et Arnold, le duo canin urbain, se retrouvent soudain entourés de poules, de lapins, de canards, de moutons et de cochons. « Notre ferme s’appelle La Petite Patrie, parce que c’est dans ce quartier que nous nous sommes rencontrés », raconte le couple, qui vend et expédie à travers le pays des œufs de volailles fécondés, issus de races rustiques internationales ou de poules raffinées. Parallèlement, Alexandra travaille comme intégratrice multimédia pour des formations en ligne, tandis que Vincent est concepteur mécanique.
Le parc Rosemont restera loin. «Je ne retourne pas en ville», précise Vincent, soulignant que les deux chiens s’entendent parfaitement avec leurs acolytes campagnards. « Le parc à chiens est idéal pour la socialisation, mais ils sont meilleurs ici. »
D’autant plus qu’Arnold et Paz ont désormais un nouveau rôle : ceux de gardes du corps. Ils veillent sur le bébé du couple, né il y a six mois. Montre que le simple grincement du portique d’un parc à chiens peut ouvrir de nombreuses portes ; y compris ceux du bonheur.
Les marieurs de truffes
Paix
Agée de 8 ans, Paz (dont le nom signifie « paix » en espagnol) est le premier chien exclusif d’Alexandra, qui a grandi entourée des chiots de la famille. « Quand elle est à l’intérieur, c’est un tableau, on ne la remarque même pas. Mais extérieurement, elle est très joyeuse, on l’appelle la fusée ! Depuis que nous vivons en Gaspésie, elle adore jouer dans l’eau de la Baie des Chaleurs », raconte Alexandra.
Arnold
Après avoir rencontré Paz alors qu’il n’avait que 6 mois, Arnold est devenu le meilleur ami du chien d’Alexandra. En plus, tous les deux n’ont pas vraiment de petits toutous dans le cœur ! Ce bouvier croisé est le tout premier chien de Vincent et doit son nom à Schwarzenegger (une idole d’enfance de son maître). « Il est têtu, mais très affectueux, il aime côtoyer les gens », souligne-t-il.
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