La ligne de parti est une fois de plus minée par la course à la direction parmi les libéraux provinciaux. Une députée se dit favorable à un troisième lien routier entre Lévis et la Capitale nationale, une position toutefois opposée à celle défendue par le parti.
Publié à 9h06
Mis à jour à 11h46
L’élue en question, la députée de Chomedey Sona Lakhoyan Olivier, appuie officiellement la candidature du député de Frédéric Beauchemin pour succéder à Dominique Anglade. Ce dernier a jeté la clé dans la mare, jeudi, en annonçant son soutien à un projet de lien autoroutier entre Québec et Lévis.
Une position que Sona Lakhoyan Olivier soutient « absolument », a-t-elle déclaré samedi, au deuxième jour du congrès de son parti politique à Lévis.
Cependant, le caucus libéral, dont elle fait partie, s’y oppose. Il défend plutôt l’idée d’un lien inter-fluvial uniquement réservé au transport collectif, une position fondée sur la « science » et « la lutte aux changements climatiques », rappelait la veille le chef par intérim du PLQ, Marc Tanguay.
Cette nouvelle dissension n’est pas sans rappeler un épisode récent du même genre. Trois députés se sont alors exprimés publiquement, dont Frédéric Beauchemin, pour s’opposer à la volte-face du caucus sur la question du financement des écoles religieuses.
Sans discuter des conséquences potentielles pour les dissidents, Marc Tanguay a affirmé que des « discussions » auraient lieu à ce sujet au caucus.
Samedi, il a ouvert la porte pour leur laisser plus de latitude.
“Il est normal et sain dans le contexte d’une course à la direction que les candidats et ceux qui les soutiennent veuillent nous emmener ailleurs”, a-t-il déclaré, précisant plus tard que “les débats se tiendront au sein de nos instances”.
Rodriguez a encore attaqué
Favoris de la course, l’ancien ministre fédéral Pablo Rodriguez a de nouveau essuyé samedi les critiques de ses adversaires en lien avec son appartenance au gouvernement de Justin Trudeau et le manque de rigueur budgétaire de ce dernier.
L’ancien maire de Montréal, Denis Coderre, n’y est pas allé avec le dos de la cuillère.
S’il veut se présenter, il en a le droit, mais il devra répondre de tout ce qu’il a fait. [Justin] Trudeau, y compris considérer [les fonds publics] comme les billets de Monopoly.
Denis Coderre, candidat à la direction du PLQ
Toujours sans nommer Pablo Rodriguez, l’ancien président de la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCC) Charles Milliard a estimé qu’il était difficile de justifier son horaire, alors qu’il continue de siéger à Ottawa tout en menant sa campagne à la direction.
«J’ai démissionné de mon poste [à la FCC] et je manque de temps. Je ne sais pas comment on peut faire les deux en même temps. »
Acclamé par plusieurs dizaines de militants dès son arrivée au Centre des congrès de Lévis samedi, Pablo Rodriguez a répondu que son expérience comme ministre à Ottawa lui donnait « une certaine expérience ».
“Je ne nie pas mon passé […]mais je suis ma propre personne», s’est-il défendu, ajoutant qu’il avait le soutien de plusieurs anciens élus du PLQ, dont Martin Coiteux. Ancien ministre des Finances, ce dernier est associé à l’opération d’austérité budgétaire de l’ancien gouvernement de Philippe Couillard.
Des milliards lorgnent Orford
Qu’il remporte ou non la course à la direction du Parti libéral, Charles Milliard entend se présenter dans la circonscription d’Orford, en Estrie, lors des prochaines élections.
Même s’il admet ne pas avoir de racines dans la région, ce nouveau propriétaire d’une résidence à North Hatley, un hameau huppé situé à Magog et Sherbrooke, vante le comté. «Orford est sur le chemin de la reconquête pour le Parti libéral du Québec», a-t-il déclaré.
Le congrès du PLQ se poursuit tout le week-end à Lévis.
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