(Lévis) L’ouverture du congrès du Parti libéral du Québec (PLQ) a donné lieu aux premiers affrontements entre les candidats à la direction, Charles Milliard reprochant au gouvernement Trudeau, dont faisait partie son adversaire Pablo Rodriguez, de ne pas avoir toujours aucun plan de retour à l’équilibre budgétaire.
Mis à jour hier à 22h00
Toutefois, le prochain chef du PLQ devra s’attaquer « au déficit budgétaire abyssal » du Québec, maintenant estimé à 11 milliards, et « c’est ce que je vais faire », a déclaré l’ancien président de la Fédération des chambres de commerce du Québec. Québec.
Charles Milliard n’a toutefois pas souhaité nommer l’ancien ministre fédéral considéré comme le favori pour succéder à Dominique Anglade. Un récent sondage Léger–La Revue –TVA a révélé qu’avec Pablo Rodriguez à sa tête, le PLQ obtiendrait 28 % des appuis au niveau provincial, loin devant tous les autres candidats.
Le député Frédéric Beauchemin a également mené une attaque frontale contre Pablo Rodriguez, membre d’un gouvernement « qui dépensait comme des marins ivres ». « La crédibilité du gouvernement fédéral dans la gestion des finances publiques n’est pas très bonne », a-t-il déclaré.
Quelques instants plus tôt, Pablo Rodriguez avait affirmé qu’il était possible de réduire le déficit du Québec en seulement deux ans, mais qu’il souhaitait plutôt un équilibre entre « une saine gestion des finances publiques et être là pour l’Entreprise ».
« Si nous décidons d’y aller très vite et que les seniors n’ont pas accès aux soins de santé ou que les étudiants abandonnent leurs études parce qu’ils n’ont pas d’enseignants, notre société est-elle simplement devenue plus riche ? Je ne pense pas. »
Lors de leur dernier conseil général à Bromont, en mai dernier, des militants libéraux se sont prononcés en faveur d’un plan de retour à l’équilibre budgétaire s’ils forment le prochain gouvernement en 2026.
Prise en charge du troisième privilège
Entre-temps, tous les candidats à la direction se sont montrés ouverts à étudier la construction d’un troisième lien entre la capitale nationale et Lévis, où se tient ce week-end le congrès du parti politique.
Le débat a été relancé par l’annonce, la veille, du député Frédéric Beauchemin, qui a mis des bâtons dans les roues en affichant son soutien à la création d’un projet d’autoroute à l’est des deux ponts actuels.
Un projet qu’il souhaiterait voir réalisé en partenariat public-privé (PPP) « tout en respectant les ressources financières publiques » de la province.
À leur tour, dès leur arrivée au Palais des congrès de Lévis vendredi soir, ses adversaires ont donc dû répondre quant à leurs positions respectives sur ce sujet essentiel pour la Rive-Sud de Québec.
L’ancien ministre fédéral Pablo Rodriguez s’est pour sa part dit favorable à un « métro avec tramway » qui relierait les deux centres-villes, à l’image du projet proposé par la Caisse de dépôt et placement de Québec dans son rapport présenté au gouvernement en juin dernier. Le coût d’un tel projet était alors estimé à 4 milliards de dollars.
La clé, selon lui, est un temps de trajet de « 6 à 7 minutes » avec plusieurs parkings incitatifs qui retirent « des centaines de milliers de voitures des ponts ».
L’ancien président de la Fédération des chambres de commerce du Québec Charles Milliard, qui a lui-même longtemps vécu à Lévis, a indiqué qu’il avait « encore plus d’ambition » et qu’il présenterait « un plan de mobilité global » pour l’Est du Québec. Il n’a toutefois pas voulu dire s’il privilégierait une liaison autoroutière, réservée aux transports publics, ou une combinaison des deux.
Pour une liaison autoroutière
L’ancien maire de Montréal Denis Coderre n’a pas tourné autour du pot, lui qui s’était déjà prononcé en faveur d’un projet réservé aux voitures et donc sans transport en commun. “Nous allons faire le troisième maillon, car un capital qui se respecte en a besoin”, a-t-il annoncé.
De son côté, l’avocat fiscaliste Marc Bélanger a livré un vibrant plaidoyer pour l’ajout d’un lien autoroutier incluant une portion réservée au transport collectif, un projet de développement économique « fondamental » pour l’avenir de la région.
Toutefois, le caucus du PLQ s’oppose officiellement à un projet de troisième lien autoroutier auquel il préfère plutôt une version réservée aux transports collectifs, a rappelé le chef par intérim du parti politique.
Ce dernier ne voit cependant aucune contradiction avec la position des candidats à la direction qui « peuvent avoir d’autres visions, d’autres propositions ». “Les membres jugeront”, a-t-il déclaré.
Ces positions contrastent cependant avec celles adoptées par le parti ces dernières années. Après avoir lancé une analyse du projet sous le gouvernement Couillard, son successeur Dominique Anglade lui a tourné le dos, le parti se disant alors « résolument opposé » à la première version du projet présenté par le gouvernement de François Legault, soit un tunnel. estimé à 10 milliards de dollars.
Le congrès de cette fin de semaine devrait aboutir à l’adoption de deux résolutions en faveur d’une réforme majeure en éducation et de l’adoption d’une Constitution québécoise. Un hommage à l’ancien leader Dominique Anglade, tombé en disgrâce à la suite des dernières élections générales, à l’automne 2022, est prévu samedi soir.
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