Ce texte fait partie de la rubrique spéciale Philanthropie
Sur le thème « Le TDAH est grave, mais il peut être apprivoisé ! » », la Fondation Philippe Laprise a mené sa toute première campagne de financement dans le cadre du Mois de sensibilisation au TDAH en octobre. L’organisme vise notamment à briser les préjugés entourant le trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité et à outiller les personnes recevant un tel diagnostic ainsi que leurs proches.
La campagne illustre le TDAH à travers le thème des oiseaux. « La première chose à faire pour l’apprivoiser, c’est de le connaître. C’est la même chose avec le TDAH», résume Annick Héon, directrice générale de la Fondation Philippe Laprise.
Plus de 75 000 enfants et 200 000 adultes au Québec vivent avec le TDAH. Toutefois, cette condition est encore mal connue du grand public, estime M.moi Hé. « C’est très banalisé et on parle souvent de surdiagnostic. On entendra certaines personnes dire : « Ils souffrent tous de TDAH. » Mais non, ce n’est pas le cas », observe-t-elle.
La campagne de la Fondation Philippe Laprise vise à déconstruire ces idées reçues sur le TDAH et à faire la lumière sur les défis et les réalités des personnes qui vivent avec cette condition.
Défis… et forces
Si le terme « TDAH » est bien connu, ses réalités le sont moins, estime M.moi Hé. « Les gens auront en tête l’image d’un petit garçon turbulent. Mais en réalité, c’est bien plus large que cela », souligne-t-elle.
Selon l’Association des psychiatres du Québec, le TDAH consiste en une difficulté à moduler l’attention et à contrôler les mouvements. Cela entraîne des erreurs d’inattention, des difficultés à accomplir une tâche, des oublis et des pertes d’objets. « Ce n’est pas que la personne soit incapable de se concentrer. Au lieu de cela, elle aura du mal à arrêter les pensées qui surviennent lorsque le moment n’est pas approprié », explique-t-elle. Elle cite l’exemple d’un élève qui réfléchit à ce qu’il va manger le soir au lieu de se concentrer sur la fin de son examen de mathématiques.
Le TDAH peut également provoquer une hyperactivité motrice et émotionnelle. « Par exemple, je suis rarement heureux, triste ou en colère. Je suis toujours très heureux, très triste ou très en colère”, illustre M.moi Héon, elle-même atteinte de TDAH.
Troubles alimentaires, dépression, problèmes de consommation de drogues ou d’alcool, pensées suicidaires… « Quand cela n’est pas diagnostiqué et pris en charge, il peut vraiment y avoir des conséquences graves », explique le directeur général. Mais il ne faut pas non plus croire que le TDAH est inévitable. Bien géré, il peut même devenir un allié. »
Certaines études tentent également d’établir un lien entre le TDAH et une plus grande créativité. Mais cette hypothèse ne fait pas encore consensus parmi les scientifiques qui se penchent sur la question. D’après M.moi Hé, les personnes vivant avec le TDAH peuvent bénéficier de leur condition en poursuivant leurs passions. «Lorsque les personnes atteintes de TDAH font ce qu’elles aiment, elles peuvent devenir des machines», dit-elle. Ils peuvent être très efficaces pour accomplir quelque chose qui les motive. Sinon, il peut être très difficile pour eux d’agir. »
Apprivoiser la bête… ou l’oiseau
Tel un oiseau à apprivoiser, la Fondation Philippe Laprise souhaite sensibiliser le public au TDAH à travers plusieurs formations sur son site Internet. Ceux-ci ne sont pas seulement destinés aux personnes vivant avec cette pathologie, mais aussi à leurs proches. « Il faut se rendre compte que certains obstacles ne sont pas le fruit d’un caprice ou d’une mauvaise foi. Et comprendre cela nous permet de faire preuve de plus de tolérance », estime M.moi Hé. L’organisation propose également différentes stratégies pour faire face à certains défis.
Elle cite en exemple un élève qui ne ferait pas ses devoirs. « Est-ce que le fait d’avoir un TDAH excuse de ne pas faire ses devoirs ?
Absolument pas, dit Mmoi Hé. Mais savoir qu’il s’agit d’un véritable défi aidera l’enseignant à aider le jeune à trouver des solutions qui fonctionneront. »
La toute première collecte de fonds de la Fondation Philippe Laprise n’avait pas d’objectif financier précis. « Comme c’était la première campagne, nous n’avions aucune comparaison. Mais plus nous amasserons d’argent, plus nous pourrons développer de nouveaux outils qui répondront aux différents besoins de la population et des intervenants », indique le directeur général de l’organisme.
Cela dit, au-delà d’accumuler des fonds pour mener à bien ses initiatives, la Fondation Philippe Laprise souhaite avant tout sensibiliser la population aux réalités du TDAH. « Une fois bien entretenu, cela peut aussi devenir une force et on peut très bien vivre avec. »
Ce contenu a été produit par l’équipe des publications spéciales de Devoirrelatifs au marketing. L’écriture du Devoir n’y a pas participé.
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