Depuis leur prise de fonction, les deux hommes affichent régulièrement leur opposition au travers des micros. “Les différences sont un peu exagérées, même s’il existe de réelles nuances entre elles.», glisse un conseiller ministériel. Ce jeudi, pour la première fois depuis leur arrivée au gouvernement début septembre, l’ancien socialiste Didier Migaud, ministre de la Justice, et son homologue de l’Intérieur, le LR Bruno Retailleau, ont affiché un front unique.
Dans l’entretien croisé accordé exclusivement à Provenceles deux hommes aux parcours politiques radicalement opposés se lancent dans un exercice inédit. Jouer, face à la menace grandissante que représentent le banditisme de drogue et le crime organisé, la carte de l’union sacrée.
A la veille (ils viennent ce vendredi) de leur venue à Marseille pour annoncer une première salve de mesures »applicable rapidement», c’est à la Chancellerie, place Vendôme, que la réunion était prévue ce jeudi matin. Aucune implication dans le choix de l’emplacement.C’est l’ordre protocolaire», sourit Didier Migaud après une seconde d’hésitation.
Pour répondre à la menace que représente le banditisme de la drogue et ses réseaux »cartellisé», les deux ministres veulent s’appuyer sur le projet de loi issu de la commission d’enquête sénatoriale et transpartisane. La lutte contre le banditisme de la drogue »nécessite une détermination totale de la part de l’ensemble du gouvernement” ainsi que “la mobilisation de toutes les forces politiques dans un esprit d’unité nationale», a déclaré le Premier ministre Michel Barnier qui recevait les deux ministres ce jeudi après-midi à Matignon.
Message reçu au moins au Parti Socialiste. “Nous n’échouerons pas», a affirmé jeudi lors d’une conférence de presse le sénateur PS Jérôme Durain, qui a dirigé les travaux de la commission d’enquête sénatoriale aux côtés de LR Étienne Blanc. “C’est désormais toute la gauche qui doit s’engager dans ce combat», a ajouté Olivier Faure, premier secrétaire du PS, présent à ses côtés.
Pour Bruno Retailleau et Didier Migaud, l’enjeu est évident : parvenir à légiférer contre le trafic de drogue avec une Assemblée fragmentée et créer de l’unité au sein d’un gouvernement qui lui-même n’est pas d’accord sur tout.
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