Le président américain Joe Biden suite à un discours à la Maison Blanche, le 7 novembre 2024 à Washington (AFP / SAUL LOEB)
Joe Biden s’est engagé jeudi à assurer un transfert de pouvoir “pacifique et ordonné” avec Donald Trump, son prédécesseur et prochain successeur à la Maison Blanche, qui a déclaré “penser” à s’entretenir prochainement avec le président russe Vladimir Poutine.
Le républicain a procédé jeudi à sa première nomination majeure : Susie Wiles, architecte de sa campagne, sera sa chef de cabinet, un poste ultra-stratégique qui n’avait jamais été occupé par une femme, a-t-il souligné.
“J’espère que nous pourrons, peu importe pour qui nous votons, nous considérer comme des concitoyens et non comme des adversaires”, a déclaré Joe Biden lors de son premier discours depuis la victoire éclatante du républicain à l’élection présidentielle.
Le président américain, qui se rendra ce mois-ci au sommet du G20 au Brésil et à celui des pays de l’Apec (Asie-Pacifique) au Pérou, avec un détour par la forêt amazonienne, met fin à cinquante ans de vie politique par une humiliation mondiale.
Il risque de voir son bilan, notamment diplomatique et environnemental, mis à mal par son successeur.
– « Reprendre le contact » –
“Je pense que nous allons parler” avec Vladimir Poutine, a déclaré Donald Trump sur NBC, tandis que Joe Biden, premier partisan de l’Ukraine face à l’invasion russe, a rompu les liens avec son homologue russe.
Le président russe s’est de son côté dit “prêt à reprendre contact” avec Donald Trump, qui prêtera serment le 20 janvier.
Joe Biden a laissé sa place de candidat en juillet à sa vice-présidente Kamala Harris.
Cartogramme montrant le nombre de sièges au collège électoral américain remportés dans chaque État par Kamala Harris et Donald Trump lors de l’élection présidentielle de 2024, selon les médias américains, au 7 novembre à 10h45 GMT (AFP/Samuel BARBOSA)
Le président sortant est accusé dans son camp d’avoir permis le retour retentissant de Donald Trump, cet ennemi juré qu’il dépeint comme un danger pour la démocratie, en s’accrochant trop longtemps à une candidature désespérée.
Sa porte-parole Karine Jean-Pierre, bombardée de questions sur d’éventuels regrets, a indiqué jeudi qu’elle laissait le sujet aux “experts”, et a assuré que Joe Biden était “fier” de son bilan.
Elle a jugé que Kamala Harris avait été victime d’une tendance « mondiale » qui a vu les dirigeants sortants licenciés par les électeurs une fois la page de la pandémie de Covid-19 tournée.
– Trump « impatient » –
Joe Biden a invité Donald Trump à la Maison Blanche à une date non précisée pour préparer l’arrivée de la prochaine administration, dans laquelle des personnalités controversées comme Elon Musk ou Robert F. Kennedy Jr. pourraient jouer un rôle important.
Trump, qui n’a jamais reconnu sa défaite en 2020 et qui avait boudé la cérémonie d’investiture de Biden, “attend avec impatience cette réunion” à la Maison Blanche, selon son équipe.
Donald Trump et son épouse Melania Trump à West Palm Beach, en Floride, lors des résultats de l’élection présidentielle américaine, le 6 novembre 2024 (AFP / Jim WATSON)
Le magnat de l’immobilier – cible de deux tentatives d’assassinat pendant la campagne, inculpé et condamné au pénal et au civil – dispose de 74 jours pour mettre en place son équipe gouvernementale.
Son premier mandat avait été une valse de ministres et de conseillers tombés successivement en disgrâce.
RFK Jr., neveu du président assassiné et ancien candidat indépendant aligné sur Donald Trump, pourrait se voir confier des responsabilités en matière de santé publique.
Notoirement critique à l’égard de la vaccination, il a assuré jeudi sur NBC qu’il “n’enlèverait les vaccins à personne” mais a jugé que les Américains devraient pouvoir “décider individuellement”.
Un autre personnage clé devrait être le milliardaire Elon Musk, qui a fait campagne très activement pour lui. Le président élu pourrait charger l’homme le plus riche du monde de réorganiser en profondeur l’administration fédérale.
– Pleins pouvoirs –
Parti dans le chaos en janvier 2021, le tribun de 78 ans a réalisé un retour incroyable en convainquant une majorité qu’il comprenait les enjeux socio-économiques et sécuritaires du quotidien.
La vice-présidente américaine Kamala Harris lors d’un discours à Washington, après sa défaite à l’élection présidentielle américaine, le 6 novembre 2024 (AFP / Brendan SMIALOWSKI)
Donald Trump a promis aux Américains d’améliorer leur vie grâce à des réductions d’impôts et de droits de douane.
Pékin a prévenu qu’il n’y aurait « aucun gagnant dans une guerre commerciale » avec Washington.
Le républicain a également déclaré qu’il procéderait à des expulsions « massives » de migrants irréguliers.
Jeudi, il a déclaré qu’il n’y avait « pas d’autre choix » que de mener à bien le projet.
Il pourra s’appuyer sur le Sénat, que les républicains ont repris aux démocrates, et éventuellement sur la Chambre des représentants, où son parti est en passe de conserver la majorité.
Cela lui donnerait, compte tenu de la majorité conservatrice à la Cour suprême, les quasi-pleins pouvoirs.
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