La réélection de Donald Trump à la présidence en 2024, soutenue par une majorité républicaine au Congrès, constitue une opportunité en or pour le Maroc qui pourrait désormais ambitionner d’inscrire la reconnaissance américaine de la souveraineté du Maroc sur le Sahara dans les textes législatifs américains.
Le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, soutenu par la majorité républicaine absolue au Congrès, représente une opportunité exceptionnelle pour le Maroc de consolider la reconnaissance américaine du Sahara marocain.
« En 2020, la première administration Trump a marqué un tournant historique en reconnaissant la souveraineté du Maroc sur cette région, ce qui a renforcé les liens diplomatiques entre Rabat et Washington. L’enjeu pour le Maroc aujourd’hui est d’inscrire de manière irréversible cette reconnaissance dans les institutions américaines, en profitant du soutien renforcé de la présidence Trump et d’un Congrès aligné. »indique à Expresso FR le secrétaire général du Centre marocain de recherche sur la mondialisation « NejMaroc », Yassine El Yattioui.
En 2025, avec des majorités républicaines au Sénat et à la Chambre des Représentants, « Donald Trump dispose des leviers politiques pour transformer ses décisions en lois concrètes ». Les Républicains, souligne El Yattioui, « Ayant une longue histoire d’alliances stratégiques avec des partenaires non seulement en Europe mais aussi en Afrique, nous considérons le Maroc comme un allié clé pour la stabilité de cette région. En renforçant ce partenariat, l’administration Trump pourrait faire de la reconnaissance du Sahara marocain un pilier de la politique étrangère américaine, en incluant cette position dans les textes législatifs pour qu’elle devienne une orientation structurelle et durable, au-delà des caprices politiques.».
Une telle approche « aurait un levier important pour influencer les autres membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, en particulier le Royaume-Uni. Même si cette dernière reste encore hésitante sur la question du Sahara marocain, elle est de plus en plus consciente de l’intérêt stratégique de soutenir un partenaire stable et en croissance dans la région, facteur déterminant.dit l’analyste.
De plus, grâce à une forte alliance américano-marocaine, « Le Royaume-Uni pourrait être encouragé à se rapprocher de la position américaine, rejoignant ainsi la France et les États-Unis en faveur du Maroc. En 2023, environ 25 % des investissements britanniques en Afrique du Nord étaient concentrés au Maroc, soulignant la relation économique croissante entre Londres et Rabat. La reconnaissance formelle britannique pourrait être motivée par ces liens économiques, favorisant ainsi une dynamique de rapprochement politique. »ajoute-t-il.
Ce soutien international, selon le SG du NejMaroc, « Cela acquerrait une portée symbolique particulière, alors que le Maroc célèbre cette année le 49ème anniversaire de la Marche verte, un événement historique qui a permis au pays de réaffirmer ses droits dans cette région à travers une mobilisation pacifique et solidaire. ». Et pour continuer ainsi pour le peuple marocain, « Célébrer cet anniversaire dans le contexte d’un soutien renouvelé des États-Unis, et potentiellement renforcé par d’autres pays, est une Source de fierté et de motivation nationales. La Marche verte incarne l’unité nationale et la volonté pacifique de récupérer ce territoire. ».
La question n’est pas seulement diplomatique
La consolidation de cette reconnaissance officielle ne se limiterait pas à une affaire diplomatique. « Cela aurait des répercussions économiques importantes, renforçant l’attractivité du Maroc pour les investisseurs étrangers. En 2022, le Maroc a attiré 2,3 milliards de dollars d’investissements directs étrangers (IDE), dont une part importante est dirigée vers les régions du sud, comme Dakhla et Laâyoune, qui bénéficient de projets d’infrastructures ambitieux. Le soutien des États-Unis et d’autres puissances internationales à la souveraineté du Maroc pourrait renforcer la confiance des investisseurs dans la stabilité de ces zones, stimulant ainsi le développement économique de ces régions et augmentant leur compétitivité en Afrique. explique M. El Yattioui.
Et de préciser : « Les projets d’infrastructures, comme la zone franche de Dakhla, actuellement en construction, s’inscrivent dans cette stratégie de développement et visent à attirer les entreprises américaines et internationales. Ces entreprises, en investissant dans des domaines stratégiques, contribuent non seulement à la croissance économique locale mais aussi au rayonnement international du Maroc..
Dans le même temps, cette configuration politique offre d’importants avantages en matière de sécurité. « Le Maroc est un allié clé des États-Unis dans la lutte contre le terrorisme et les réseaux criminels transnationaux. Le partenariat entre les deux pays s’est renforcé notamment avec la mise en place du Dialogue stratégique américano-marocain, un cadre de coopération visant à répondre aux défis sécuritaires régionaux et internationaux.note l’analyste.
Selon l’analyste, le soutien américain renforcerait également la position du Maroc au sein de l’Union africaine. “Un soutien renouvelé des États-Unis au Sahara marocain renforcerait encore l’influence diplomatique du Maroc sur le continent, d’autant que ce soutien réaffirmé coïncide avec la croissance économique du pays et sa montée en puissance en tant qu’acteur stratégique en Afrique”.
Enfin, détectez le SG de NejMaroc, « Cette dynamique pourrait influencer directement le vote au Conseil de sécurité des Nations Unies. Avec trois membres permanents – la France, les États-Unis et, potentiellement, le Royaume-Uni – alignés en faveur du Maroc, le pays bénéficierait d’un plus grand soutien international, augmentant ainsi ses chances de voir sa position davantage soutenue dans son pays. En 2023, sur les 15 membres du Conseil de sécurité, six avaient déjà exprimé des positions favorables au plan d’autonomie proposé par le Maroc. Cette convergence d’intérêts entre les membres permanents offrirait au Maroc l’opportunité de faire avancer la question au niveau de l’ONU, orientant les négociations vers une solution politique qui mettrait définitivement fin à ce conflit artificiel..
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