Pascal Gygax, le poids des mots

Publié le 7 novembre 2024 à 09h22. / Modifié le 7 novembre 2024 à 09h27.

Amusant de rencontrer un psycholinguiste qui a démontré l’influence des termes androcentriques sur notre perception de la réalité à l’alma mater de Fribourg, précisément sur le site Regina Mundi. Pour expliquer ce nom, Pascal Gygax nous fait visiter les locaux désacralisés de cette ancienne église. Des vitraux occupent les murs, et l’énorme Christ en croix est caché derrière un immense rideau, « ouvert ou fermé selon la sensibilité des personnes qui travaillent dans la pièce », explique-t-il, mi-étonné, mi-amusé. Son humour décalé n’est pas sans rappeler celui du biophysicien Jacques Dubochet, qui écrivait dans son CV qu’il était né en 1942 « de parents optimistes ».

Avec cet aîné, Pascal Gygax partage la barbe et les lunettes de la panoplie stéréotypée du chercheur. Mais pas encore le prix Nobel, même s’il est sur la bonne voie : pour couronner ses vingt années de recherches sur l’influence du langage sur notre vision du monde, Pascal Gygax se verra remettre ce jeudi le prix Marcel Benoist au Palais fédéral. , considéré comme l’équivalent du Nobel en Suisse. Il rappelle facétieusement l’annonce de sa distinction par le conseiller fédéral Guy Parmelin: «C’est drôle et taquin, parce que son parti essaie d’interdire en Suisse ce sur quoi je travaille: l’écriture inclusive, ou ce qu’ils croient être, parce qu’il y a une grand manque de compréhension du sujet.

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