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Protection des caribous | Les biologistes dénoncent le manque de courage et de vision des élus

(Québec) Les biologistes québécois accusent les élus de manquer de courage et de vision dans la protection du caribou.


Publié à 14h24

Mis à jour à 18h18

Patrice Bergeron

La Presse Canadienne

Dans un mémoire, ils dénoncent notamment la violation des lois et règlements par le gouvernement et son « laxisme », son inaction depuis au moins trente ans concernant cette espèce emblématique en voie de disparition, alors que plans de reconstitution et consultations se succèdent. .

L’Association des biologistes (ABQ) réclame notamment la création de nouvelles aires protégées et l’adoption d’un mode d’aménagement forestier plus viable et conforme au développement durable.

« Force est de constater que nos élus manquent de vision et de courage en matière de gestion forestière, au détriment permanent du patrimoine naturel québécois », peut-on lire dans le mémoire.

Ce document traite effectivement de deux projets pilotes gouvernementaux visant à protéger les populations de caribou des bois de Charlevoix et de caribou des montagnes de la Gaspésie, sur les 16 populations au total au Québec.

Ces projets pilotes sont « incomplets et nettement insuffisants pour empêcher la disparition du caribou de Charlevoix et de la Gaspésie », estime l’association.

«Le problème n’est pas simple, la science est simple, les causes sont claires, il y a un consensus scientifique, après ça, mettre des actions en place n’est pas facile», a admis la vice-présidente de l’association, Amélie Goulet, lors d’une entrevue. avec La Presse Canadienne mardi.

On sait notamment que l’exploitation forestière, le grand nombre de chemins forestiers, l’absence de vieilles forêts de conifères, l’abondance de l’orignal qui attire de nombreux prédateurs, tout cela nuit à la survie du caribou.

Polarisation

« Il y a une crainte politique d’affaiblir une industrie » au cours des dernières décennies, a-t-elle soutenu, mais selon elle, il faudrait arrêter d’opposer la préservation de l’habitat du caribou à l’économie.

Cela « polarise inutilement les communautés », indique le rapport. Le gouvernement devrait chercher à apaiser les tensions sociales et ne pas recourir à ce faux dilemme.»

Pourtant, « le caribou est le canari dans la mine, en fait un indicateur de la santé de la forêt boréale », poursuit-on : l’exploitation actuelle n’est pas durable, la forêt s’épuise et le caribou en est le symbole. .

Une bonne partie des travailleurs pourraient être réaffectés à la restauration des habitats du caribou et de la forêt, suggère M.moi Goulet.

Évaluation des pertes

L’ABQ exige notamment une évaluation par des experts indépendants des pertes à prévoir dans l’industrie avec la mise en place de mesures de conservation de l’espèce.

En effet, les données divergent : la commission mise en place en 2022 estimait que 841 emplois directs seraient perdus et 96 millions par an pour la conservation de l’habitat du caribou des bois et du caribou des montagnes.

Le Conseil de l’industrie forestière du Québec (CIFQ) estime à près de 6,5 milliards de dollars l’impact sur 10 ans causé par le décret fédéral pour seulement trois groupes de caribous.

Panne du stylet

Rappelons qu’en juin, Ottawa, insatisfait des mesures de protection mises en place par Québec, avait proposé un projet de décret visant à interdire l’exploitation forestière dans certaines zones afin de protéger trois troupeaux comprenant un total de 265 caribous forestiers. , soit ceux de Val-d’Or, Charlevoix et Pipmuacan, entre le Saguenay et la Côte-Nord.

L’ABQ critique également les opérations de confinement menées par le Québec pour protéger les populations des régions de Val-d’Or, de Charlevoix et de la Gaspésie, qui ont connu de nombreux échecs.

Selon les biologistes, Val-d’Or a été un « échec total », tandis qu’en Gaspésie, « n’ayant donné aucun résultat, le résultat de cette tentative nous rapproche très près du seuil d’extinction de cette souche génétique unique », peut-on lire.

Le caribou des bois est désigné comme espèce « vulnérable » depuis 2005 en vertu de la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables du Québec et comme espèce « menacée » depuis 2003 en vertu de la Loi sur les espèces en péril du Canada.

Le caribou des montagnes de la Gaspésie est désigné espèce « menacée » depuis 2009 au Québec et « en voie de disparition » depuis 2003 au Canada.

L’ABQ regroupe plus de 1 000 biologistes, selon ses données.

 
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