Inquiète de la faiblesse de l’économie, la Banque du Canada a opté pour une réduction inhabituelle de 50 points de base de son taux directeur le 23 octobre, mais elle n’a pas envisagé une réduction encore plus profonde.
C’est ce que l’on apprend dans la synthèse des délibérations qui ont précédé la dernière décision de la banque centrale de réduire son taux directeur de 4,25% à 3,75%.
Une réduction de 75 points de base faisait partie des spéculations qui ont mené à la dernière décision de la Banque du Canada sur les taux, compte tenu de la baisse plus rapide de l’inflation et de la faiblesse persistante de l’économie canadienne.
Une réduction aussi importante n’était pas envisagée par les membres du comité de direction. Au contraire, certains d’entre eux s’inquiétaient même du message négatif qu’enverrait une baisse importante de 50 points de base. “Comme une réduction de 50 points de base est inhabituelle, certains membres ont exprimé leur inquiétude quant au fait qu’une telle décision serait interprétée comme un signe de difficultés économiques et suggèrent que d’autres mesures de cette ampleur seraient prises ou que le taux directeur devrait devenir très élevé. expansionniste à l’avenir », peut-on lire dans le document.
Une réduction plus modeste de 25 points de base, qui aurait laissé le taux directeur à 4%, a cependant été discutée, mais les participants aux discussions « étaient largement d’accord pour procéder à une réduction plus importante ».
Le taux d’inflation mesuré par l’Indice des prix à la consommation est tombé sous l’objectif de 2 % de la Banque du Canada en septembre, de sorte que ses dirigeants sont autant préoccupés par une inflation trop élevée que par une inflation trop faible. Ils ont constaté une déflation de -1,0% dans le secteur des biens, tandis que l’inflation était encore élevée, à 4%, dans le secteur des services.
Les principales incertitudes évoquées lors des discussions concernent la croissance démographique et le prix des logements. Le ralentissement de la croissance démographique annoncé par les nouvelles mesures gouvernementales sur l’immigration sera un frein pour l’économie. De plus, la baisse des taux d’intérêt et les nouvelles règles favorisant l’accès au financement hypothécaire pourraient avoir pour effet d’augmenter les prix de l’immobilier plus que prévu.
Dans l’ensemble, la Banque du Canada croyait que les pressions à la hausse sur l’inflation continueraient de s’atténuer et qu’il n’était pas nécessaire d’adopter une politique aussi restrictive. Une réduction de 50 points de base, au lieu de 25 points de base, est nécessaire « compte tenu de la faiblesse persistante du marché du travail et du fait qu’une croissance économique plus forte est nécessaire pour absorber l’offre excédentaire », ont-ils déclaré. ont conclu ses dirigeants.
À l’avenir, les participants ont convenu que de nouvelles réductions seraient nécessaires et « ils ont échangé des points de vue sur l’ampleur des réductions supplémentaires du taux directeur qui seraient nécessaires ».
Le résumé ne dit rien de plus sur l’ampleur des réductions à venir, mais il souligne que la Banque du Canada s’attend à une accélération de la croissance. Depuis sa dernière annonce sur les taux, les chiffres du produit intérieur brut de septembre indiquent que la croissance économique a stagné en août. La croissance du mois précédent, en juillet, a également été révisée à la baisse par Statistique Canada.
Le portrait du marché de l’emploi en octobre attendu ce vendredi fera partie des réflexions de la banque centrale dont la prochaine décision sur les taux est le 11 décembre. La plupart des économistes s’attendent à une création d’emplois anémique et à une légère hausse du taux de chômage, qui était de 6,5% en Septembre.
Compte tenu de l’incertitude entourant l’impact de l’élection présidentielle américaine, une baisse plus modeste de 25 points de base est jugée plus probable le 11 décembre par les économistes de Desjardins.
Related News :