(Québec) Les cégeps et les universités ne seront pas exemptés du projet de loi visant à réduire le nombre d’étudiants étrangers, affirme le ministre de l’Immigration Jean-François Roberge.
Dès la première journée de consultations en commission parlementaire, il a répondu à la levée de boucliers des réseaux collégiaux et universitaires qui refusent de se voir imposer un plafond sur l’accueil des étudiants étrangers.
«Nous déposons un projet de loi pour que le gouvernement du Québec ait une meilleure façon de contrôler son immigration, notamment l’immigration temporaire» qui inclut les étudiants étrangers, a expliqué le ministre lors d’une point de presse mardi. «Nous voulons [en] réduire le nombre », mais il n’y aura pas de « mur à mur » ni de « coupes paramétriques ». »
Il a évoqué une baisse du nombre d’étudiants étrangers dans des programmes moins « prometteurs », qui ne répondent pas à une pénurie de main d’œuvre.
En commission parlementaire, le ministre a notamment visé « certaines écoles professionnelles privées » qui ont enregistré une « augmentation considérable » du nombre d’étudiants étrangers cherchant une voie rapide pour obtenir la résidence permanente.
Jean-François Roberge souligne que le nombre d’étudiants étrangers possédant un permis d’études valide a explosé au Québec de 2014 à 2023, passant de 50 000 à 120 000, soit une augmentation de 140 %. Il y en a 57 440 dans les universités et près de 9 000 dans les cégeps, selon leurs représentants.
Dans son témoignage, le commissaire à la langue française, Benoît Dubreuil, a soutenu qu’un « meilleur encadrement » de l’accueil des étudiants étrangers est « indispensable ». Il a demandé au ministre de préciser dans son projet de loi que le français doit être pris en compte dans l’établissement des plafonds pour les différents établissements.
Environ un tiers des étudiants étrangers font leurs études en anglais, ce qui est « très élevé, surtout si ces gens travaillent et surtout s’ils restent après », a-t-il argumenté. Il faut réduire cette proportion, et pas forcément le nombre total d’étudiants étrangers selon lui. Car il n’est “pas forcément convaincu qu’il y ait trop d’étudiants inscrits dans les établissements”.
« Pour le français, ce n’est pas une question de nombre, ce sont des questions de composition. Si vous prenez des étudiants francophones qui viennent ici étudier en français, qui se retrouvent dans des établissements de la région, je dis que ça va marcher en français, que ça va enrichir le français. Il s’agit plutôt d’avoir un équilibre global entre les établissements anglophones et les établissements francophones », a-t-il expliqué aux journalistes.
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