Une quinzaine d’individus de nationalité française ont été interpellés dans la station de Verbier, dans le Val de Bagnes. Ils sont notamment soupçonnés d’avoir vendu des quantités records de cocaïne. Dans la lutte contre le trafic de stupéfiants, il s’agit de la plus grande série d’arrestations jamais réalisée en Valais.
Les commerçants de Verbier, la station de ski prisée du Val de Bagnes, ont tiré la sonnette d’alarme il y a deux ans. Ils s’inquiétaient de voir circuler de plus en plus de drogue. A la demande de la commune, la police cantonale a fini par se saisir du dossier à l’automne 2023, conduisant cet été à l’arrestation d’une quinzaine de ressortissants français, sans lien apparent entre eux.
Plus d’un million de chiffre d’affaires
« C’est un travail de longue haleine. Il faut parler de douze mois d’enquêtes, d’un investissement à long terme, à savoir des enquêteurs qui mènent des auditions et effectuent des perquisitions”, a-t-il déclaré à la RTS. Patrick Tissières, chef de la brigade des stupéfiants à la police valaisanne. L’ampleur de l’affaire est sans précédent en Valais.
Selon l’enquête, dix kilos de cocaïne, mais aussi de kétamine, d’ecstasy ou de cannabis ont été vendus par les dealers, qui ont réalisé un chiffre d’affaires de plus d’un million de francs. Actuellement, huit personnes sont toujours en détention provisoire. Une vingtaine de consommateurs, dont certains revendeurs, ont également été interpellés lors de cette perquisition.
La complexité des stations de ski
D’autres enquêtes sont toujours en cours. Elles pourraient conduire à de nouvelles arrestations. Selon les autorités, le Val de Bagnes n’est pas la seule région touchée dans le canton. « Le travail que nous effectuons dans les stations est très difficile car le flux de touristes est fluctuant. Les travailleurs saisonniers changent d’année en année et ce n’est pas comme dans une ville où nous avons une population établie. « Il n’y a pas ce fil conducteur de la population qui s’installe, explique Patrick Tissières.
Même s’il n’est plus surprenant de voir des trafics de drogue avoir lieu dans les gares, le Val de Bagnes ne s’attendait pas à une telle série d’interpellations. « Nous savions qu’il y avait des activités illicites, mais nous n’avons pas les compétences pour juger. Ces situations sont souvent cachées. Nous avons pris une mesure quelque peu proactive. Cela nous permet de voir que nous sommes également inquiets de ce qui se passe”, a déclaré à la RTS Christophe Maret, président de la commune.
Suite à cette affaire, le ministère public a ouvert une enquête pénale. Les suspects risquent des peines de prison de plusieurs années et une expulsion du territoire suisse pour une durée minimale de cinq ans pour les ressortissants étrangers.
Emilien Verdon
suisse
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