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Au Texas, une femme enceinte de 19 ans décède après avoir été « promenée » dans trois services d’urgence différents

Une Américaine de 19 ans est décédée au Texas (États-Unis) en octobre 2023 après trois visites dans plusieurs services d’urgence. Enceinte de six mois, elle aurait subi les conséquences de l’annulation du droit à l’avortement aux Etats-Unis prononcée en 2022. Sa mère a dénoncé le décès de sa fille dans un entretien à ProPublica vendredi. Un témoignage repéré par CNN.

Le 29 octobre 2023, la jeune fille s’est réveillée avec un mal de tête, suivi de nausées et de fièvre. Elle a été emmenée aux urgences dans l’après-midi, où on lui a diagnostiqué une angine streptococcique sans que les médecins prennent en compte ses crampes abdominales aiguës.

Prise en charge tardive

Quelques heures plus tard, elle s’est rendue dans un autre hôpital. Cette fois, on lui a dit qu’elle souffrait d’une septicémie. Le personnel soignant considère que le cœur fœtal bat toujours et invite donc la patiente à rentrer chez elle.

Dans le troisième hôpital, un obstétricien a souhaité réaliser deux échographies afin de « confirmer la mort du fœtus » avant d’accepter de transférer la jeune femme en réanimation. Il lui a fallu deux heures pour être soignée pour ses symptômes. Elle est décédée peu de temps après.

Pourquoi tant de peur ?

En raison du recul du droit à l’avortement, les médecins sont réticents à prodiguer des soins aux femmes enceintes, ont déclaré des avocats et des médecins à ProPublica. En cas de décès du fœtus, ils craignent des poursuites judiciaires. En effet, au Texas, l’interdiction de l’avortement peut envoyer en prison les personnes responsables d’interventions qui interrompent le rythme cardiaque du fœtus, que la grossesse soit désirée ou non.

Il existe des exceptions à l’interdiction de l’avortement lorsque la vie de la mère est en danger. Mais d’éventuelles poursuites faussent la manière dont les médecins traitent les patientes enceintes. Dans les États qui ont interdit l’avortement, on préfère transférer les femmes d’un hôpital à un autre pour ne pas les soigner et ne pas prendre le risque d’être condamnées.

Erreurs en cascade

Un groupe de journalistes et de médecins ont indiqué que le premier service d’urgence où s’est rendu le jeune patient n’avait pas détecté les signes avant-coureurs d’infection qui méritaient d’être pris en compte. Le deuxième département n’aurait jamais dû renvoyer le jeune de 19 ans chez lui en raison d’une septicémie. Enfin, le troisième service n’aurait pas dû insister pour réaliser les deux échographies.

La jeune femme aurait pu être sauvée, tout comme son fœtus. Si elle devait accoucher prématurément, l’hôpital était bien équipé pour accueillir le bébé. Si l’infection était devenue plus grave, un avortement aurait pu s’avérer indispensable pour sauver la mère.

 
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