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Un élargissement de l’A1 augmenterait les embouteillages dans la région lémanique, selon une étude

L’explication

Élargissement des autoroutes : le vote en trois questions

Publié le 24 octobre 2024 à 14h20 / Modifié le 29 octobre 2024 à 11h37.

Quel est l’objet ?

La Confédération souhaite réduire les embouteillages sur six tronçons autoroutiers, dont l’A1 entre Le Vengeron et Nyon, la seule de Suisse romande. Un montant de 4,9 milliards de francs est prévu, financé via le fonds des routes nationales et de la circulation urbaine.

Qui est pour ?

Hormis le Conseil fédéral, on retrouve parmi les partisans : Le Centre, le PLR ​​et l’UDC. Le camp du oui comprend également des organisations proches des milieux économiques, comme l’USAM ou EconomieSuisse, et celles représentatives du secteur automobile, comme le TCS. Leurs arguments : le projet permettrait de fluidifier et de sécuriser la circulation.

Qui est contre ?

Les opposants comprennent le Parti socialiste, les Verts et les Verts libéraux. Des associations et ONG engagées dans la défense du climat et de l’environnement, comme ATE ou Pro Natura, militent également pour le « non ». Leurs arguments : trop coûteux, le projet éliminerait des zones, notamment agricoles, et générerait à terme davantage de trafic, d’embouteillages, de pollution et de bruit.

Un abandon du train

Une politique qui semble fructueuse, puisque le volume du trafic stagne, voire diminue, depuis une dizaine d’années, constate Yves Delacrétaz, également ancien chef de la planification de la Direction générale de la mobilité du canton de Vaud et ancien directeur général de la Direction générale de la mobilité de Genève. Office cantonal des transports. La tendance s’observe dans les villes mais aussi sur la Route Suisse (RC1) où le trafic a chuté de 40% en 17 ans.

L’élargissement de l’A1 serait également “contre-productif du point de vue de la gestion du trafic à Genève”, estime l’auteur de l’étude. Le volume de trafic supplémentaire en provenance du canton de Vaud aurait pour effet de saturer l’autoroute de contournement genevoise.

Lire aussi : « Qui sème les routes récolte le trafic » : à Genève et Lausanne, des centaines de manifestants disent non à l’élargissement des autoroutes

Dans dimanche matinAyant pu consulter l’étude en exclusivité, Yves Delacrétaz avance en outre qu’une telle infrastructure, si elle est construite, « autogénérera son propre trafic » et du fait d’un report modal « inversé », à savoir les navetteurs qui quitteront le train pour revenir à la voiture. « À contre-courant des objectifs climatiques », ajoute-t-il.

« Un impact sur les villages »

Du côté du carrefour de Coppet, l’élargissement de l’A1 entraînerait « un trafic de transit important » pour les communes de Commugny, Tannay, Mies et Coppet, tandis que le carrefour de Nyon verrait une augmentation du trafic « de 35 à 40 % ». Cela chargerait essentiellement « un réseau rural, traversant notamment les villages de Crassier, Borex, Signy-Avenex et Eysins ».

Mais pour les partisans de cet élargissement, à savoir le Conseil fédéral, le Parlement, les cantons et le camp bourgeois, ces mesures auraient pour effet d’éliminer les goulots d’étranglement et de réduire les embouteillages. Ils estiment qu’une circulation plus fluide sur l’autoroute réduirait le trafic d’évitement actuel dans les villes et communautés environnantes.

Dans Dimanche matin, Mauro Poggia (MCG/GE) réagit : « Le problème de ces études, c’est qu’elles s’appuient sur des projections. Cependant, personne ne sait à quoi ressembleront les modes de transport et la mobilité de demain. Entre le télétravail, les véhicules autonomes et l’utilisation des autoroutes par les transports publics, beaucoup de choses peuvent changer.»

Lire aussi : Un duo Broulis-Poggia lance la campagne pour l’élargissement de l’A1
 
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