Les peuples autochtones auront un meilleur statut
La présidence colombienne se félicite cependant d’avoir obtenu l’adoption de décisions dont elle avait fait une priorité : un statut renforcé des peuples autochtones dans les COP sur la biodiversité, un texte sur la reconnaissance des « afro-descendants », et la mise en œuvre d’un fonds multilatéral. Cette dernière vise à partager avec les pays en développement les bénéfices réalisés par les entreprises grâce au génome numérisé des plantes et des animaux de leurs territoires.
Après plus de dix heures d’âpres débats nocturnes samedi, les pays ont enfin abordé le sujet le plus explosif de la conférence : comment atteindre d’ici 2030 l’objectif d’augmenter les dépenses alimentaires mondiales à 200 milliards de dollars par an. sauver la nature, dont trente milliards d’aide des pays riches.
La création d’un nouveau fonds nature divise
Pour y parvenir, la présidence colombienne a présenté une feuille de route incluant la création d’un nouveau fonds pour la nature, ce qui est refusé par les pays riches, hostiles à la multiplication des fonds multilatéraux d’aide au développement.
Comme prévu, le discours du Brésil, premier soutien de la présidence colombienne, en réponse à ceux de l’Union européenne, du Japon et du Canada, a révélé des positions encore figées après douze jours de sommet dans une luxuriante vallée de la cordillère des Andes. Le Panama avait alors demandé à la présidence colombienne de vérifier le quorum. Celui-ci n’étant plus comblé, c’est la raison invoquée pour suspendre la plénière de clôture.
“Bien sûr, cela affaiblit et ralentit le potentiel” du processus onusien, censé remédier à la crise de la nature qui menace la prospérité de l’humanité, a déclaré Susana Muhamad. “Le gouvernement colombien s’est beaucoup mobilisé (…) le peuple colombien a tout donné, (…) mais en fin de compte, cela dépend des parties et du processus de négociation”, a-t-elle justifié, au bord des larmes.
La Suisse est à la traîne selon Pro Natura, WWF et BirdLife
Les résultats de la COP16 sont totalement insuffisants pour mieux préserver la biodiversité mondiale, déplorent BirdLife, Pro Natura et WWF après l’échec des négociations en Colombie. La Suisse est restée à Cali, selon eux. La Suisse n’a pas apporté sa contribution, ont constaté samedi les trois organisations dans un communiqué commun. Il n’a pas présenté de plan d’action national pour sa diversité biologique et n’a pas fourni de contribution financière « appropriée » pour la biodiversité mondiale,
Les États devaient présenter leurs plans d’action lors de la COP16. A la fin de la Convention, 119 pays l’ont fait, mais pas la Suisse. «Sans mesures réelles, la protection de la biodiversité reste une promesse vide de sens», estime Raffael Ayé, directeur de BirdLife Suisse.
Aux yeux du WWF, la situation de la biodiversité en Suisse «est particulièrement mauvaise: plus d’un tiers des espèces sont menacées ou éteintes, et la moitié des habitats sont en danger».
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