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Il a bloqué le pont Jacques-Cartier : libéré sans être réduit au silence

Le Montréalais accusé d’avoir paralysé la circulation sur le pont Jacques-Cartier en escaladant l’ouvrage pour dénoncer les énergies fossiles a été libéré sous caution sans être réduit au silence, comme le demandait la Couronne.

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«Je vois mal à quel point la protection du public serait en danger s’il parlait du fait qu’il est accusé», a tranché ce jeudi le juge André Perreault au palais de justice de Montréal.

Le magistrat s’exprimait dans le cas d’Olivier Huard, un grimpeur professionnel accusé de méfait et d’entrave en lien avec son coup d’État de la semaine dernière.

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Olivier Huard est accusé d’avoir escaladé le pont Jacques-Cartier le 22 octobre 2024, paralysant complètement la circulation. Capture d’écran tirée de YouTube.

Capture d’écran tirée de Youtube

Perte de temps et d’argent

Accompagné d’un autre individu, l’accusé de 47 ans a bloqué le pont pendant six heures, provoquant des embouteillages massifs pour des dizaines de milliers d’automobilistes et provoquant l’annulation de centaines de rendez-vous médicaux.

«La Société du Pont Jacques-Cartier estime ses pertes à plus de 40 000$», a expliqué Me Patricia Alexandre, de la Couronne. Du côté de la police, il en a coûté 16 000 $ pour 28 policiers, dont 10 du Groupe tactique d’intervention. [communément appelé SWAT].»

Sans regretter les gestes qui lui sont reprochés, Huard s’est dit conscient des désagréments occasionnés.

«J’assumerai les conséquences de mes actes», a déclaré Olivier Huard, affirmant qu’il commettait de la désobéissance civile.

Il a ensuite expliqué que son groupe ne se limitait pas à commettre ce type de coup, mais que l’impact était moindre.

«On publie des vidéos, on rencontre des politiciens», explique Huard. J’ai même écrit une plateforme environnementale pour un parti politique, j’ai déposé des mémoires à l’Assemblée nationale. On voit les effets de la crise climatique, des villages brûlent, il y a des inondations… On ne sait plus quoi faire… »

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Des manifestants sont venus manifester leur soutien à Olivier Huard, sous forte surveillance policière. Il n’y a pas eu de débordement.

Photo MARIO BEAUREGARD, AGENCE QMI

La parole aussi libérée

Le juge estime toutefois qu’il devrait examiner l’impact que ses actes ont sur autrui.

“Je le crois quand il dit avoir à cœur les intérêts de ses concitoyens”, a déclaré le magistrat. Mon argument est que ses yeux sont tellement concentrés sur sa cause qu’il minimise les impacts négatifs que ses actions peuvent avoir. »

Il a néanmoins pu être libéré sous caution, le juge étant convaincu que Huard respectera ses conditions, beaucoup plus légères que celles de ses coaccusés. Contrairement à eux, il pourra parler de ses accusations et il pourra participer à des manifestations et à des rassemblements. Imposer cette condition serait trop restrictive, a jugé le juge, affirmant que de nombreux rassemblements sur la voie publique sont inoffensifs.

En revanche, il ne pourra plus se trouver sur le pont Jacques-Cartier, sauf pour le traverser dans un moyen de transport.

Et il ne pourra pas se promener avec du matériel d’escalade, sauf pour ses travaux de construction et d’élagage en hauteur, ou pour donner des formations d’escalade.

Il reviendra devant le tribunal en janvier pour la suite de la procédure.

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