François Hollande, un député tout sauf normal – Libération

Redevenu député de la Corrèze en juillet, l’ancien président veut peser sur une potentielle renaissance de la social-démocratie et n’a rien perdu de ses ambitions élyséennes.

La mi-juin approche à grands pas. François Hollande rassemble autour de lui une poignée de fidèles dans ses bureaux parisiens de la rue de Rivoli, avec une vue imprenable sur le jardin des Tuileries. L’heure est au débriefing de l’émission de 20 heures de TF1 au cours de laquelle l’ancien président affirmait son approbation de l’accord trouvé par les socialistes, les insoumis, les écologistes et les communistes pour constituer le Nouveau Front populaire, pour mener la bataille législative déclenchée par la dissolution de l’Assemblée nationale. Ses communicants, Gaspard Gantzer et Robert Zarader, qui l’ont poussé à s’exprimer sur l’actualité la plus regardée de France, se réjouissent de voir que leur recommandation a été suivie. Les deux hommes souhaiteraient toutefois que l’ancien chef de l’Etat aille plus loin. « Vous avez fait le premier pas, présentez-vous maintenant » murmurent-ils, devant Laurent Joffrin qui manque de s’étouffer. Être candidat à une alliance avec LFI, ce n’est pas sérieux, grogne l’ancien patron de Libéré, ami proche de l’hôte d’aujourd’hui. Mais Hollande n’écarte pas d’emblée cette hypothèse. Revenir ? Le risque est grand. Une défaite chez lui en Corrèze marquerait définitivement la fin de sa vie politique. « Si tu perds dans ton jardin, tu n’as qu’à rester ici et planter des choux rue de Rivoli » les deux conseillers le chatouillent. L’idée de revenir