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Nouvel accord pour Macron à Bruxelles, Barnier en toile de fond

A Bruxelles, ce jeudi, chacun devrait rester dans son rôle. Tandis qu’Emmanuel Macron se rendra au sommet européen, Michel Barnier assistera à une réunion du Parti populaire européen, non loin de là. “Il n’y a pas de problème, tout cela se fait dans la bonne entente”, assure-t-on à l’Élysée. « Il y a une place (au Conseil européen, NDLR) et elle est pour le chef de l’Etat », ajoute-t-on à Matignon, histoire de rappeler que la n’est pas en cohabitation.

Lorsque François Mitterrand et Jacques Chirac sont entrés en cohabitation avec un Premier ministre du camp adverse, c’est le tandem exécutif qui a pris place à la table du Conseil. Cette fois, situation inédite, aucun camp n’a gagné et les deux camps ont dû s’allier au sein d’une coalition gouvernementale, elle-même minoritaire. Donc retour à la case départ.

« Aligné » sur les affaires européennes

La diplomatie, y compris les affaires européennes, « fait partie du domaine réservé » du président, insiste un de ses proches. « Je ne vois pas le gaulliste qu’est Michel Barnier faire une autre lecture. Sur les affaires européennes, il s’avère qu’ils sont également alignés », observe-t-il encore.

Michel Barnier, qui fut ministre des Affaires étrangères de Jacques Chirac, commissaire européen et négociateur du Brexit, ne cache pas son « intérêt » pour le sujet. “Il a toujours dit qu’il était important pour lui et les ministres d’avoir des échanges réguliers avec le Parlement européen et la Commission européenne car c’est là que ça se passe aussi”, souligne-t-on dans son entourage.

Les « réseaux bruxellois » de Barnier

Il aura donc, comme ses prédécesseurs, « la possibilité de revenir », avance-t-on. La politique européenne de la France se façonne aussi au quotidien à Matignon, carrefour des décisions économiques, environnementales et sociales. “Michel Barnier a intérêt à profiter de ses réseaux bruxellois” pour rassurer ses partenaires sur son “sérieux budgétaire”, note également Sébastien Maillard, de l’Institut Jacques Delors.

En juillet, l’UE a officiellement lancé une procédure de déficit public excessif contre la France, obligeant le nouveau Premier ministre à un exercice d’équilibrisme difficile pour tenter de renverser la situation.

« Aucun intérêt à affaiblir votre Premier ministre »

« Sur les questions qui préoccupent les Européens concernant les Européens, c’est vraiment Michel Barnier qui a les choses en main. Là-dessus, Emmanuel Macron est forcément en retard», pointe l’expert. “S’ils sont effectivement complices, cela ne peut qu’aider le président qui n’a donc aucun intérêt à affaiblir son Premier ministre”, estime-t-il.

On donne l’impression d’un chaos démocratique et budgétaire

La partie s’annonce néanmoins compliquée pour le chef de l’Etat qui se positionne comme leader de l’UE depuis 2017. « La France est objectivement affaiblie (…). On donne l’impression d’un chaos démocratique et budgétaire. Et une fois la confiance partie… » résume un eurodéputé proche des macronistes.

« En position défensive »

Pour Jean-Louis Bourlanges, ancien président centriste de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale, la France est désormais « dans une position défensive et même parfois isolée, comme sur le Mercosur ». Début octobre, Olaf Scholz avait appelé à la conclusion rapide de cet accord de libre-échange entre l’UE et cinq pays d’Amérique latine, dont le Brésil, contre l’avis de Paris.

“Nous étions le principal moteur politique de l’Union et nous ne sommes plus vraiment suivis, ni même entendus”, déplore Jean-Louis Bourlanges, fin connaisseur des arcanes européens, pour qui “la dissolution n’a pas encore fini de produire ses effets”. .

Entre ses défaites électorales et l’impossibilité pour lui de se représenter en 2027, Emmanuel Macron aura « beaucoup de mal à trouver une autorité européenne et internationale forte », prédit-il.

France

 
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