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Au procès des assistants parlementaires du FN, Marine Le Pen savoure les erreurs du Parlement européen

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Marine Le Pen, à la barre du tribunal de Paris, le 16 octobre 2024. BEN LAMARE POUR « LE MONDE »

Marine Le Pen, ses dossiers sous le bras, a marqué un point assez marquant, mardi 15 octobre, face au Parlement européen. Le coup ne devrait guère changer le cours du procès des assistants parlementaires du Front national (FN) devant le tribunal correctionnel de Paris, mais il est un réconfort – d’autant plus qu’il s’agit du premier. Elle a pu prouver que l’administration avait passé un faux contrat pour corriger une erreur, que de hauts fonctionnaires bruxellois ont discrètement qualifié de “un jeu d’écriture”mais qui s’avère être un faux en écriture privée, à hauteur de 41 000 euros.

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La question, il est vrai, n’est pas simple. Cela commence avec l’accident du travail de Jean-Claude Surbeck, assistant européen de Marine Le Pen, qui était en réalité son chauffeur. Son long arrêt de travail a été signalé en et son salaire versé par la Sécurité sociale, mais pas au Parlement européen, qui a continué à lui verser ses indemnités avec une rigueur qui l’honore.

Les indemnités, salaires, frais de mission des députés et de leurs adjoints sont en effet gérés par « un tiers payant », Revco, un cabinet comptable qui décharge les élus des soucis domestiques. C’est donc Revco qui a commis une première bourde en collectant auprès du Parlement les salaires indus des chauffeurs. Cependant, parallèlement, le contrat d’assistant parlementaire du garde du corps de Mmemoi Le Pen n’avait pas été validée à Bruxelles, car l’enveloppe financière à laquelle avait droit le leader de l’extrême droite était déjà épuisée. Revco a trouvé astucieux de payer le garde du corps avec les sommes récupérées auprès du chauffeur. Sauf que Jean-Claude Surbeck était bien payé, le garde du corps un peu moins : il manquait d’argent.

Des explications obscures

L’administration, déjà peu attentive au décalage des indemnisations de l’un à l’autre, aurait dû dire au tiers payant qu’elle était désolée, mais que la différence était de sa poche. Magnanime, elle a accepté “compenser” le déficit et validé, en connaissance de cause, un faux contrat, du 1est D’octobre au 31 décembre 2011, avec un merveilleux salaire pour l’agent de sécurité, 9 078,88 euros par mois, qu’il n’a visiblement jamais perçu, ou avec des charges de 41 554,26 euros. Mais Revco a récupéré ses coûts.

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L’affaire soulève plusieurs problèmes. L’une, comptable, est évidente : le Parlement européen a payé une erreur de tiers payant avec l’argent des contribuables et a du mal, aujourd’hui, à se présenter comme le gardien inflexible des deniers publics. L’autre, il a fait un faux en écriture privée. Enfin, il a indirectement validé le fait que le garde du corps était bien un assistant parlementaire, payé cinq fois le taux horaire : il est donc difficile de contester aujourd’hui son statut d’assistant. Didier Klethi, le très rigoureux directeur général des Finances du Parlement européen, qui vient habituellement mettre de l’ordre dans les déclarations enflammées de la défense avec une autorité remarquable, s’est lancé, mardi, dans d’obscures explications, qui ont laissé le tribunal sans voix, et le journalistes sans notes.

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