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ces avancées technologiques qui pourraient permettre d’identifier les auteurs

Le 16 octobre 1984, le petit Grégory est retrouvé ligoté dans la Vologne, une rivière des Vosges. Quarante ans plus tard, l’enquête se poursuit. Mais grâce aux progrès technologiques, le mystère entourant le meurtre de l’enfant de 4 ans pourrait un jour être résolu.

Il y a quarante ans jour pour jour, le petit Grégory, âgé de 4 ans, était retrouvé ligoté, dans la Vologne, une rivière des Vosges, après que sa disparition ait été signalée par sa mère, Christine Villemin, quelques heures plus tard. tôt.

Malgré les nombreux rebondissements qu’a connu l’affaire au cours des quarante dernières années, le meurtre de Grégory reste, à ce jour, l’une des affaires judiciaires françaises les plus énigmatiques.

Mais l’enquête, ouverte à l’époque sous la direction du juge Jean-Michel Lambert, a pris un nouveau souffle lorsque les récentes avancées technologiques ont permis d’identifier neuf ADN, a indiqué Philippe Astruc, nouveau procureur général près la Cour de justice. appel de Dijon sur Bleu Bourgogne début octobre.

Outre celles-ci, en 2008, deux autres traces ADN ont été identifiées. Ils ne correspondaient pourtant à aucun des 150 protagonistes de l’affaire Grégory. En mars 2024, répétez. La cour d’appel de Dijon a demandé de nouvelles comparaisons ADN et ordonné une étude de faisabilité d’une expertise vocale des enregistrements du corbeau, demandée par Jean-Marie et Christine Villemin. Mais que se passe-t-il réellement lorsque l’ADN trouvé sur une scène de crime est « inconnu », comme ce fut le cas en 2008 ?

L’ADN, une des clés essentielles de l’enquête

Tout d’abord, il faut savoir que le profil ADN de toute personne est composé pour moitié de sa mère et pour moitié de son père. Et selon le colonel Sylvain Hubac, chef de la division génétique de biologie médico-légale de l’Institut de recherches criminelles de la gendarmerie nationale (IRCGN), interrogé par CNEWS, lorsque l’ADN identifié est inconnu, il est enregistré dans la base de données. des données génétiques nationales, à savoir le Fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG).

“Ce fichier contient l’ADN d’individus suspects qui ont été enregistrés parce qu’ils ont commis une infraction entrant dans le cadre de l’enregistrement de leur profil ADN dans la base de données nationale”, a déclaré le Colonel.

« Dans celui-ci, il y a des traces d’ADN non identifié. L’objectif de ce FNAEG est de comparer les traces ADN non identifiées avec les traces ADN de suspects pour identifier précisément les individus à l’origine des traces retrouvées sur une scène de crime », a-t-il ajouté. .

Concrètement, lors des investigations, plusieurs traces de ce type ont pu être identifiées. Ceux-ci sont ensuite analysés. C’est notamment ce qui s’est passé avec l’affaire Grégory. Ne correspondant finalement pas aux 150 protagonistes de cette affaire, ces deux traces ADN, identifiées en 2008, ont été transmises à la FNAEG afin d’être comparées avec toutes les personnes condamnées ou suspectées.

« Si on n’a pas de correspondance à 100 %, et en fonction de l’infraction commise, on peut faire une recherche de filiation », a fait valoir le colonel Sylvain Hubac. Technique venue des Etats-Unis, l’ADN parental a permis aux enquêteurs d’identifier la suspecte dans l’affaire Elodie Kulik, une jeune femme violée et tuée à Tertry, près de Péronne en 2002. L’un de ses agresseurs, Grégory Wiart, a été identifié grâce à l’identité de son père. ADN.

Plus simplement, lors d’une analyse ADN familiale, « on ne regardera pas une correspondance à 100 % dans la FNAEG avec la trace ADN réalisée sur les lieux du crime. En revanche, nous envisagerons une correspondance à 50 %. On pourra ainsi établir une liste de candidats qui, évidemment, ne sont pas à l’origine de la trace, mais qui sont soit des ancêtres directs (père ou mère de l’individu à l’origine de la trace). la trace), ou un descendant direct de l’individu à l’origine de la trace (fils ou fille) », a expliqué le colonel Sylvain Hubac à CNEWS.

« L’enquêteur pourra alors étudier ces candidats et à partir d’eux potentiellement remonter jusqu’à l’individu qui a laissé la trace. S’il n’y a pas de correspondance, nous pouvons faire ces recherches en parentalité. S’il n’y a pas de correspondance à 50 %, l’ADN reste inconnu », a-t-il ajouté.

Des avancées technologiques prometteuses

L’affaire Grégory remonte au 16 octobre 1984. Mais en quarante ans, la technologie a beaucoup évolué. Les résultats sont plus rapides et plus efficaces qu’il y a dix ans.

Parmi ces évolutions, il y a d’abord la sensibilité des techniques d’analyse qui sont aujourd’hui utilisées dans les enquêtes judiciaires. « Ce sont des techniques beaucoup plus sensibles que celles utilisées il y a une dizaine d’années. Grâce à ces nouvelles technologies, notamment le séquençage, nous sommes en mesure d’obtenir des résultats sur des échantillons d’ADN dont nous ne pouvions pas obtenir de résultats auparavant », a déclaré le responsable de la division Génétique de Biologie Forensique de l’IRCGN.

Cela signifie simplement qu’aujourd’hui, nous pouvons obtenir des résultats à partir de très petites quantités d’ADN par rapport à il y a quelques années.

À cela s’ajoute une autre qualité de la technologie moderne : la précision. Les progrès technologiques permettent non pas de prélever des échantillons à l’aveugle sur des objets, mais de regarder ces objets avec plus de précision.

« Nous observerons du matériel biologique humain, notamment des cellules humaines, sur des supports afin de pouvoir les collecter spécifiquement. Si l’on couple ces nouvelles méthodologies de recherche avec des méthodologies plus sensibles, on arrive, à partir d’un très petit nombre de cellules humaines que l’on aurait pu observer, à obtenir un résultat, alors qu’avant, on n’aurait pas pu observer, voire même avoir Résultats ADN», a déclaré le colonel Sylvain Hubac.

Enfin, troisième axe de progrès technologique par rapport à 1984 : les résultats. Comme le rappelle le gendarme, le mélange d’ADN se définit comme étant la collecte d’une trace biologique, encore appelée « trace contact », c’est à dire le contact d’une main avec un objet. Autrement dit, si plusieurs individus touchent une poignée de porte, une partie de leur trace ADN sera transférée sur cet objet. Par conséquent, lorsque nous essuyons cette poignée de porte avec un coton-tige, nous récupérons toutes les sources d’ADN des personnes qui ont touché cet objet.

« Ce scénario est très courant dans les cold cases, notamment lorsque les scellés judiciaires ont été touchés et manipulés », comme c’est le cas dans l’affaire Grégory.

De ce fait, « la FNAEG n’est pas en mesure d’intégrer ces résultats pour pouvoir les comparer à des individus suspectés ou condamnés. Donc, nous ne pouvons que le comparer aux suspects qui sont dans cette affaire », a déclaré le militaire à CNEWS.

Mais entre 1984 et 2024, les temps ont changé. Aujourd’hui, les avancées technologiques ont permis d’inventer des outils « qui utilisent l’intelligence artificielle pour pouvoir, à partir d’un mélange d’ADN, séparer virtuellement les différents contributeurs pour isoler la contribution de chaque individu ayant pu affecter l’objet et permettre la transmission de le profil génétique individualisé dans la base de données. Nous faisons une sorte de séparation individuelle à partir d’un mélange d’ADN.

Avec les technologies les plus récentes, il est également possible de renseigner sur les caractéristiques morphologiques d’un individu en particulier. Et donc, on peut avoir des informations sur son âge et la couleur de ses yeux, de sa peau et de ses cheveux. “Nous pouvons reconstituer un croquis génétique de l’individu qui a laissé la trace ADN”, a conclu le chef de la division génétique de biologie médico-légale de l’Institut de recherches criminelles de la gendarmerie nationale (IRCGN).

Il est enfin important de rappeler que les analyses de la bande sonore, c’est à dire la comparaison des voix, des enregistrements des corbeaux, suivent la même stratégie que les analyses ADN, en remplaçant le FNAEG par une base de données vocales. .

 
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